Tanto Dori – Bunny Suicides façon Aikido



En arrivant à mon cours d’Aikido hier, j’ai eu la mauvaise surprise d’apprendre que le cours serait axe sur les défenses contre couteau. Mauvaise surprise parce que c’est la deuxième fois que j’assiste à un cours couteau et que je ne sais toujours pas si je dois rire ou pleurer du premier…

Le bon côté, c’est qu’avec le recul du deuxième cours, je trouve maintenant le premier presque crédible et je dois avouer que malgré tous mes efforts pour être poli j’ai eu du mal à empêcher mes yeux de se lever vers le ciel à chaque démonstration technique. Mais prenons le avec humour, car au final il en faut quand on assiste en direct a une démonstration de Bunny Suicides.

Sans être un spécialiste du couteau ou des armes blanches en général, j’ai eu l’occasion de faire un peu de Kali pendant mes deux premières années à HK et de suivre quelques personnes compétentes dans ce domaine. Et malgré mon faible niveau, j’ai déjà été affole par ce qui était présente. Je sais qu’il s’agit d’Aikido, que le contexte est différent, que les techniques sont travaillées au moins autant pour le fond que pour la forme, etc. mais cela veut-il dire qu’on doit donner ses artères en pâture au premier Uke venu ? Uke est-il obligé de montrer une incapacité totale à manier une arme blanche ? Je ne crois pas qu’il soit nécessaire d’être un spécialiste du couteau pour comprendre que quand quelqu’un nous bloque l’avant-bras et qu’on a un couteau dans la main, il y a des méthodes plus efficaces que de pousser bêtement… Ou alors on dit clairement que c’est à but entièrement pédagogique et que tenter ca contre un vrai couteau provoquera des dégâts assez conséquents dont nos amis lapins sont friands.

 
Car l’une des choses qui m’a le plus marqué est le manque de compréhension des possibilités qu’offre un couteau. Apparemment avec un couteau on ne peut que couper et planter. Intéressant. Je vois pourtant quelques autres utilisations possibles (liste non exhaustive), sans entrer dans le détail :

  • frapper (avec le talon)
  • agripper/saisir
  • dévier
  • pousser (par exemple pour désarmer)
  • peler (c’est sale mais transformer un avant-bras en pomme de terre produit son petit effet)
  • provoquer une réaction psychologique (en ramenant la lame sous la gorge d’Uke avec kote gaeshi par exemple)

Il me semble important quand on enseigne ce genre de choses de les replacer dans leur contexte. Me Hernaez par exemple présente le travail contre couteau comme un travail traditionnel, intéressant par les changements de distance et les contraintes qu’il impose, mais avant tout comme un travail de dojo. Il en précise les dangers dans une véritable confrontation et favorise la désescalade dans une véritable confrontation. C’est, je pense, une approche saine. Apres le cours d’hier, je suis heureux d’être dans un pays particulièrement sur et de savoir que mes camarades ne devront jamais appliquer les horreurs qu’ils ont pu voir.

Commentaires

Todd a dit…
This is great!

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