L'Aiki et le Kiai - Partie 3
Suite à la
traduction de l’article de David Orange Jr. sur le Yoseikan, je vous propose
aujourd’hui une traduction d’un autre de ses articles, paru en décembre 1981
sur l’Aiki et le Kiai. La première partie peut être trouvée ici.
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Aiki-Kiai
La voie du milieu par David Orange, Jr.
En Yoseikan Budo, l’Aiki et le Kiai sont travaillés à
travers l’étude du sabre et son utilisation traditionnelle. Les bokken sont
substitués aux katanas, mais à cette exception près, l’armure et le placement
du fourreau sont pris en compte dans la forme de la technique utilisée. Ken Tai Ichi no Kata est une excellente
leçon sur l’évolution des techniques à mains nues d’aiki-jujitsu à partir des
techniques de sabre du ken-jitsu. Sa profondeur ne fait que grandir en
l’étudiant des années. Augé commente, « quand vous pouvez sentir et créer
le kuzushi (déséquilibre) sabre
contre sabre en ken-jitsu, alors vous pouvez commencer à comprendre l’Aiki à
mains nues. »
Pour voir comment l’Aiki peut être réalisé avec un sabre,
il est nécessaire d’examiner la nature et la fonction du Kiai avec un sabre. En
Ken-jitsu, le Kiai est une attaque directe destinée à couper l’opposant tant
physiquement que mentalement. La respiration et les mouvements du corps sont
coordonnes et alignes sur ceux de l’adversaire. Le souffle peut être audible ou
non.
Il existe des dangers inhérents à une telle attaque en
Kiai. Dans le premier cas, l’adversaire peut être plus fort, avec un meilleur
Kiai et capable de surpasser le Kiai lance a travers une initiative supérieure
ou de la force brute. Dans le deuxième cas, l’Aiki est exprimé en déviant l’attaque
du sabre pour contre attaquer.
En Aiki, le défenseur présente une cible immobile,
permettant à l’attaquant de concentrer tout son énergie dans l’attaque de cette
cible. Alors que le Kiai arrive, le défenseur sort de l’axe de l’attaque, le
plus souvent en entrant sur l’attaquant. Le défenseur dévie la lame adverse, résultant
en une légère hyper extension et déséquilibre de l’attaquant qui nécessite un
bref instant pour récupérer sa position. A cet instant, la contre-attaque du défenseur
est presque certaine d’être couronnée de succès. La contre-attaque elle-même
doit cependant être un mouvement de Kiai, puisque son but est de pénétrer et de
casser les capacités de l’adversaire. Dans cette réponse Aiki-Kiai, la
respiration est coordonnée, fluide et continue, du premier mouvement d’entrée
et déviation jusqu'à la coupe finale. Puisque l’Aikido est connu pour trouver
ses sources dans les techniques de sabre, nous découvrons une vérité intéressante
– le Kiai doit être utilise pour que l’Aikido fonctionne correctement.
Les pratiquants d’Aikido parlent parfois d’un « point
de bascule » dans les techniques, où l’évitement passif devient une coupe
active, pour une projection ou une clé.
Ce qu’ils ne réalisent pas, c’est qu’ils basculent à cet
instant de l’Aiki au Kiai. Pour certaines raisons, l’idée s’est répandue
qu’un Aikidoka ne devait jamais avoir à utiliser le Kiai – qu’il pouvait, par
le seul Aiki, se défendre contre tout et n’importe quoi. Le danger ici est que
le Kiai perde sa force a cause des attaques simulées et que l’Aiki développe ait
peu de valeur face a un vrai attaquant, qui combat sans règles.
Une véritable attaque est dynamique et puissante, comme
une pique ou une coupe au sabre. Une véritable attaque à du Kiai, avec une volonté
et un esprit pour pénétrer l’adversaire et le détruire. Il est beaucoup plus
difficile de réaliser l’Aiki et le kuzushi contre une telle attaque et c’est
pourquoi en Yoseikan Budo, les attaques sincères de type Kiai sont encouragées.
A partir d’attaques réalistes, un Aiki réaliste peut être inséminé dans la
nature physique subconsciente du pratiquant – il sera alors sur la voie du
Budo.
Ainsi, il devrait être évident que le Kiai pourra être
renforcé en étant précédé de l’Aiki. Et s’il y a un aspect réellement héroïque
de l’Aiki, le pratiquant doit aussi comprendre le Kiai pour le trouver. L’Aiki
et le Kiai sont donc comme deux frères. Ils perdent leur équilibre séparément,
mais entre les deux un juste milieu existe.
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