Le numéro 10 de Yashima est en kiosques

Le numéro 10 de Yashima est désormais disponible en kiosques ou dans votre boite aux lettres, et comme à chaque numéro je suis heureux de partager avec vous mon édito.

 


 -----------------

Nombreux sont les récits de maitres du passé percevant une intention avant qu'une attaque se matérialise. Cette compétence, sakki 殺気, nous renvoie à l’essence des arts martiaux : la survie.
Mais où se situe la frontière entre réalité et fiction ? Comme nous le rappelle Alexandre Grzegorczyk, savoir deviner les besoins de l’autre sans qu’ils soient verbalisés, est encore aujourd’hui un élément fondamental de la culture japonaise. On se rappellera les uchideshi, devançant les besoins de leur maître sans qu’aucune communication explicite ne soit nécessaire.
Développer cette intuition, cette sensibilité particulière à l’instant, peut sembler tenir de la fantaisie. Pourtant, l'homme comme d’autres espèces animales a prouvé depuis la nuit de temps sa capacité à pressentir le danger et agir en anticipation. C’est cette capacité, présente en chacun de nous mais souvent profondément enfouie, que nos experts éclaircissent dans ce numéro.

Parmi les pratiques martiales modernes, le Krav Maga tient une place unique. Son fondateur Imi Lichtenfeld, le créa durant une période particulièrement sombre de notre Histoire pour garantir à chacun le droit de se défendre. Aujourd'hui, utilisé tant par l’armée que par les civils, son nom est devenu synonyme d'efficacité.
Pour ce numéro, Richard Douïeb, élève du fondateur du Krav Maga et à la tête de la plus grande organisation mondiale de la discipline, revient avec nous sur cinq décennies de pratique. Séparant le marketing de la réalité, il amène un regard frais, sans concessions mais bienveillant, sur les traditions martiales.

Bienveillance également chez Paolo Bolaffio, neuvième dan de Karate et expert en arts martiaux internes chinois. Consacrant sa vie à comprendre le fonctionnement des pratiques martiales grâce aux outils scientifiques les plus pointus, Paolo Bolaffio en a aussi cherché le sens profond. Sa réponse, « être fort pour être utile », est le revers de l'efficacité qui attire en premier lieu tout pratiquant, et reflète les aspects éthiques de nos disciplines.

Enfin, nous avons eu le plaisir de rencontrer Thierry Marx. Chef étoilé célébré à travers le monde, il partage avec nous une vie dont se nourrissent les romans, au croisement entre gastronomie et budō. Il nous explique comment il s’est construit par le biais du Jūdō puis du Kendō, et comment ses pratiques martiales et culinaires convergent autour de principes communs. Paradoxe éclairant, ses propos et ceux de Richard Douïeb se font écho, notamment autour d'une passion commune qui ne sont pas les arts martiaux, que je vous laisse découvrir.

Dans ce numéro, vous découvrirez quelques pages de publicités supplémentaires. Il s'agit d'un geste bénévole de Yashima pour donner de la visibilité à des acteurs qui souffrent de la situation actuelle. Ce sont dans les moments les plus difficiles que la solidarité prend toute son importance, et nous vous invitons à votre tour à aider dans la mesure de vos moyens vos dōjō, enseignants, et commerces qui souffrent de cette crise.

Je vous souhaite une excellente lecture.

 -----------------

Je suis particulièrement heureux de ce numéro, qui pour la première fois met en avant un expert d'une discipline non japonaise dans le grand entretien et en couverture. Richard Douïeb pourtant est connu de tous et fait partie des plus grandes figures des arts martiaux en France, de ceux qui dépassent largement le cadre de leur discipline, comme Christian Tissier ou Franck Ropers. Issu d'une discipline moderne, Richard Douïeb ne rejette pourtant pas la tradition, mais la regarde avec un oeil à la fois critique et bienveillant qui devrait tous nous inspirer.

Ce numéro m'a également permis d'aller à la rencontre de Paolo Bolaffio, un adepte exceptionnel dont la pratique m'interpellait depuis longtemps. L'interviewer était d'ailleurs l'une de mes principales motivations quand j'ai décidé de participer au projet Yashima. Sans avoir jamais eu l'occasion de rencontrer Paolo Bolaffio, sa pratique, profonde et axée sur une compréhension très fine du corps humain, me parlait et faisait écho à mes propres recherches. Sachant qu'interviewer un adepte de son niveau pour mon blog pourrait être difficile, Yashima m'a immédiatement semblé être le canal rêvé pour pouvoir l'approcher et lui poser mes questions. Je suis très heureux d'avoir pu rencontrer non seulement un adepte du plus haut niveau, mais également un homme dont l'humanité et la gentillesse ont peu d'égal, et de pouvoir le faire découvrir à un public plus large.

Après dix numéros, c'est une fierté pour nous tous que Yashima ait réussi à maintenir un haut niveau de qualité. Bien sûr, les confinements successifs nous ont touché, comme chacun, et contineront d'avoir un impact. Mais malgré une situation complexe pour tous, les contributeurs comme les lecteurs ont été au rendez-vous et c'est une grande joie à chaque numéro de recevoir vos retours positifs et motivants.

 

Commentaires

Articles les plus consultés