Bilan d'une année pas comme les autres: 2020

2020 aura été une année particulière, que beaucoup souhaiteront certainement oublier le plus vite possible. Et c’est compréhensible tant les évènements ont chamboulé notre quotidien, nous obligeant sans cesse à nous adapter et à remettre nos plans à demain.

Pourtant, de mon point de vue, je ne considère pas 2020 comme une année perdue, ni même comme une mauvaise année. Bien au contraire.

Un début d’année difficile


Bien sûr, les premiers mois, et en particulier le premier trimestre, ont été difficiles. J’ai très rapidement du annuler la venue de Rob prévue pour début février, tous mes cours, et des évènements que j’attendais avec impatience comme le Gasshuku international d’Aunkai au Japon et les 24 heures du samourai ont été repoussés. J’ai été comme tout le monde terriblement frustré à ce moment là, et sans doute imbuvable.

Et puis la situation a perduré et est devenue la nouvelle norme. Comme tout le monde je me suis adapté et j’ai fini par trouver des éléments positifs.

En télétravail pendant toute l’année


Professionnellement, je travaille de chez moi depuis fin janvier. Si cela demande un peu d’adaptation, surtout quand on vit dans un appartement aux normes hongkongaises et avec deux enfants en bas âge, cela m’a aussi permis d’abandonner certains éléments qui me rendaient particulièrement sédentaire, à savoir mon bureau et et ma chaise. Cette année, c’est donc majoritairement par terre que j’ai travaillé, assis à même le sol avec une petite table pliante, ou debout en posant mon ordinateur sur le lit des enfants. J’en ai déjà parlé, mais passer moins d’une heure par jour sur une chaise contre probablement une dizaine jusque là m’a aidé à reprendre progressivement de la mobilité dans le corps et notamment les hanches, mais aussi à réduire drastiquement des varices qui commençaient à me faire réellement souffrir.

Ayant également la chance de vivre en bas d’un parc national, j’ai pu en profiter pour marcher plus, voire gérer certains coups de fil professionnels depuis l’extérieur, perdu en pleine montagne. Il s’avère également que c’est une approche qui fonctionne mieux pour moi et qui m’aide à être plus efficace dans mon travail. Si j’écris vite, je ne démarre jamais réellement d’une feuille blanche et quand je commence à taper mon texte, je l’ai en général conçu presqu’intégralement dans ma tête, en tâche de fond, alors que je faisais autre chose. N’ayant plus à être au bureau, j’ai pu être pu flexible et m’adapter pour mieux utiliser cette façon de travailler.

Cela m’aura aussi permis de passer beaucoup plus de temps avec mes enfants, ce qui est évidemment un des gros bonus de cette année.

Pas ou peu de cours au dojo

Les restrictions assez strictes à Hong Kong font que j’ai sans doute donné au mieux une dizaine de cours cette année, et quelques cours privés. Les salles étaient de fait fermées à l’exception des mois de mai-juin et d’une courte période en septembre.

Bien sûr, la situation était frustrante et il est extrêmement compliqué de motiver les gens à pratiquer seuls chez eux. J’ai rapidement réalisé des vidéos pour mes élèves à Hong Kong et le groupe de Singapour mais sans garantie que ce contenu soit réellement utilisé.



De mon côté, je n’ai pas vraiment eu besoin de modifier quoi que ce soit. L’essentiel de ma pratique est solitaire, et ce depuis des années. Le seul changement peut être a été de suivre mes cours de Yoga en ligne plutôt qu’au studio, mais cela m’aura aussi permis de sauver un peu de temps sur le trajet et d’utiliser ce temps pour autre chose.

Paradoxalement, pratiquer essentiellement seul et chez moi m’a permis de passer de nouveaux caps. En Yoga, certaines postures avancées parmi les inversions comme Pincha Mayurasana (équilibre sur les avants bras) me semblaient inaccessibles. Etant chez moi, dans un environnement contrôlé qui me permet de passer autant de temps que je veux sur les points que je souhaite débloquer, j’ai récemment décidé de faire quelque chose à ce sujet. Sans arrogance, je crois avoir aujourd’hui un niveau physique et une compréhension de mon corps plus que convenables, meilleurs que jamais, et assez largement au-dessus de la moyenne. Dans ces conditions, je ne pouvais pas accepter que Pincha me soit inaccessible pour des raisons physiques. J’ai donc pris le temps d’isoler ce qui me posait problème dans cette posture, notamment psychologiquement, pour isoler les éléments et y répondre un à un. Si cette posture m’effrayait depuis des années, il ne m’aura fallu que trois jours pour la “débloquer” et réussir à la maintenir une quinzaine de secondes.

S’adapter

En cette fin d’année, j’ai aussi cherché comment partager la pratique avec mes élèves mais aussi plus largement avec toutes les personnes qui pourraient être intéressées par l’Aunkai. Le manque de place m’avait au début découragé de donner des cours en ligne mais je me suis ravisé récemment.

Depuis fin novembre, je donne des cours réguliers le samedi, via Google Meet. Si je n’étais pas forcément confiant au début sur l’efficacité de ce format par rapport à une pratique en personne, j’étais en revanche conscient que la pratique en personne n’était de toute façon pas une possibilité. Ce que ces premières sessions m’ont en réalité enseigné, c’est que j’aurais du commencer bien avant! Enseigner à Hong Kong a toujours été difficile, et malgré toute ces années il reste toujours très compliqué de motiver les gens à pratiquer. Les premiers cours en ligne ont confirmé cette tendance: sur 15-20 personnes présentes lors de ces sessions, une seule venait de Hong Kong lorsque les autres pratiquants venaient d’une dizaine de pays.

Loin d’être décourageante, cette statistique me rend optimiste. Il y a sans doute peu à faire martialement à Hong Kong mais les technologies modernes nous permettent d’aider des gens à apprendre et à se développer où qu’ils soient dans le monde. Je suis particulièrement heureux de pouvoir notamment aider des pratiquants à découvrir l’Aunkai au Vietnam ou en Australie alors qu’aucun instructeur n’est disponible près d’eux. La pandémie passera, évidemment, et nous retournerons tous à notre vie d’avant à peu de choses près, mais je garderai malgré tout probablement une place pour ces sessions en ligne qui me semblent capables d’apporter quelque chose de très positif.


Enfin, en décembre, j’ai commencé à faire quelques sessions en Live sur Facebook. C’était typiquement quelque chose d’assez peu naturel pour moi. Si je suis aujourd’hui relativement médiatisé, cela n’a jamais été un but ou une ambition, et j’ai toujours au contraire plutôt eu tendance à me cacher et à faire les choses dans mon coin. Etant plutôt introverti de nature, donner des stages m’avait déjà grandement fait sortir de ma zone de confort il y a quelques années. Mais un Live est différent et s’exposer aux yeux de tous ne me mettait pas forcément à l’aise. Malgré tout, j’ai été extrêmement surpris de la bienveillance des participants de tous horizons, juste heureux d’échanger et de découvrir quelque chose de différent. Ça aura été une excellente surprise et il est possible que j’en refasse quelques uns en 2021.

Et de votre côté, avez-vous également pu tirer quelque chose de positif de cette année si spéciale?


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