Un esprit de l'Aikido?
Cet article est à l'origine paru dans "Dragon Magazine: Spécial Aikido" en Octobre 2017
J’ai débuté l’Aïkido « moderne » après de nombreuses années à pratiquer le Nihon Taijutsu, une école descendant de Mochizuki Minoru, et donc de l’Aikido d’avant-guerre. Par défaut je le reconnais car c’était ce qu’il y avait de plus proche, et un peu à reculons car comme beaucoup de personnes pratiquant autre chose j’avais un certain nombre de préjugés. Inefficace, chorégraphié, déconnecté de la réalité. Progressivement ces barrières sont tombées et j’ai découvert qu’il y avait plus dans l’Aïkido que ce que j’avais bien pu vouloir y voir.
Le texte ci-dessous présente quelques-uns de mes ressentis, mais ne saurait évidemment être exhaustif. Loin d’être une pratique unifiée, l’Aïkido présente une diversité de pratiques immense, allant parfois dans des directions totalement opposées. Je n’ai évidemment pas pratiqué au sein de tous les courants et il est certain que de nombreux points évoqués ici seront valables pour certains courants et pas pour d’autres.
Moins de techniques, plus de fond
L’Aïkido a relativement peu de techniques si on le compare au Daito Ryu, et c’est d’ailleurs une question qui tenait à cœur à Minoru Mochizuki, élève du fondateur avant la guerre. Cette simplification présente l’avantage de conserver tous les principes dans un nombre réduit de techniques et d’ainsi éviter de se disperser dans des détails qui ont finalement peu d’importance, les principes sous-jacents étant plus importants que leurs multiples applications possibles. L’exemple le plus évident de ce changement est le passage du catalogue Ikkajo du Daito Ryu, comprenant 30 techniques réunies autour de principes communs, à Ikkyo, technique simple en apparence qui doit en théorie permettre de comprendre les dits principes. Habitué par le passé à collectionner les techniques sans vraiment creuser les principes dont elles étaient issues, ce fut un changement vraiment rafraichissant.
Cette simplification est sur le papier une excellente idée, du moins tant qu’elle ne mène pas au dogmatisme, malheureusement très présent. Car le fond ça n’est pas tant de savoir si l’orteil doit être placé à 30 ou à 31 degrés, mais bien de comprendre comment utiliser son corps de manière optimale pour contrôler son adversaire. On se rend d’ailleurs vite compte dans un travail plus libre de type jyu waza que respecter ces critères devient une gageure et que la capacité à s’adapter à une attaque ou un partenaire différents fait partie de la pratique martiale.
L’absence de confrontation en Aikido est probablement en partie responsable de cela. Si Uke peut proposer une résistance accrue et augmenter sensiblement le niveau de difficulté, les choix pédagogiques de l’Aikido n’encouragent pas Uke à se placer dans un réel rôle d’opposant. Si l’opposition peut avoir certaines limites quand on veut travailler le fond et comprendre les subtilités de sa pratique, je crois en revanche qu’elle peut être bénéfique pour avoir un retour sain sur sa pratique.
Le rôle de Uke
C’est en Aïkido que j’ai vu pour la première fois le rôle d’Uke réellement défini, lorsque rien n’était réellement précisé dans mes pratiques précédentes. C’est une excellente chose car Uke pose les conditions de travail, et la qualité de son travail aura un impact immédiat sur l’apprentissage de Tori. Mais c’est aussi en Aïkido que j’ai rencontré pour la première fois le concept du mauvais Uke, qui n’est pas sans rappeler le fameux « You attacked me wrong » de Jim Carrey. Jusqu’ici je n’avais entendu parler de mauvais Uke que dans le cas où celui-ci n’attaquait pas réellement ou encore refusait de jouer le jeu. Imaginons par exemple que Tori pendant sa défense m’attaque d’un atemi au visage. Je ne bouge pas, et je ne cherche pas non plus à parer, mais je garde toute ma solidité. Il y a là un défaut de logique qui n’est possible que parce que Tori ne me frappe pas réellement dans le cadre de l’exercice. Refuser de jouer le jeu amène donc à un changement des conditions qui ne permettra pas à Tori de continuer sa technique dans des conditions correctes.
Mais en Aïkido j’ai découvert qu’un mauvais Uke pouvait être… un Uke qui ne chute pas. Et ce même s’il n’avait en réalité aucune raison de chuter. Jouer le jeu ne voulant pas dire faire semblant et si les conditions ne sont pas réunies, prétendre qu’elles le sont n’aura pour effet que de laisser Tori croire qu’il a réalisé correctement son mouvement, ce qui ne l’encouragera pas à corriger ses erreurs.
S’il est fréquent de reprocher à quelqu’un d’être un mauvais Uke pour justifier qu’une technique ne fonctionne pas comme elle le devrait, je n’ose imaginer ce qui se passerait si cette même personne essayait de réellement poser des soucis à son partenaire, voire pire à son enseignant. J’ai pourtant souvenir d’une interview passionnante de Minoru Mochizuki dans laquelle il expliquait qu’il tentait régulièrement – en vain – de balayer O’Sensei lorsque celui-ci le prenait comme Uke, au point que celui-ci lui dit : « Je dois constamment changer mes techniques à cause de vous ». Mochizuki sensei estimait que l’attaquant peut avoir une force considérable et de grandes qualités martiales, et qu’il pourra donc réagir en cas d’erreur de notre part. C’est pourquoi en tant qu’Uke il tentait régulièrement de projeter le fondateur. Loin d’agacer Ueshiba, cette attitude a probablement contribué à rapprocher les deux hommes, au point que Ueshiba considérait Mochizuki comme son fils et lui offrit de prendre sa succession.
Mais le rôle de Uke va plus loin que créer les conditions de l’apprentissage pour Tori, et c’est également quelque chose que l’Aikido m’a aidé à comprendre. Le rôle de Uke en Aikido est clairement actif, au contraire de ce que j’avais pu trouver en Nihon Taijutsu, c’est-à-dire que Uke reçoit la technique plus qu’il ne la subit. Il apprend à recevoir la force qui lui est proposée, et peut ainsi comprendre comment cette force affecte sa structure, où elle l’emmène, comment, et donc comment y répondre. Par un Ukemi, qui pourra être à son tour choisi et non subi, permettant de s’échapper et de se protéger, au contraire d’un Ukemi de Judo systématiquement subi, ou par un Kaeshi Waza.
Un Do, pas un Jutsu
L’Aïkido se définit comme un Budo, une voie basée sur la pratique martiale. C’est le cas de nombreuses autres pratiques japonaises modernes mais l’Aïkido est celle qui me semble insister le plus sur cette notion de voie… au détriment parfois de l’efficacité, perçue comme quelque chose de sale. J’ai souvent entendu mes camarades parler de l’Aikijutsu comme quelque chose d’archaïque, brutal, sans finesse. Le mythe de l’origine de l’Aikido, création ex-nihilo de Ueshiba Morihei, bien supérieure aux anciens Jujutsu ou au Judo de Kano Jigoro, lui-même déjà supérieur aux anciennes traditions, a probablement sa part de responsabilité, mais pour quiconque ayant pratiqué le Daito Ryu avec un adepte de haut niveau il semble que les Bujutsu n’aient rien à envier aux Budo question finesse. La notion d’harmonie, l’Aiki, est parfois aussi citée en excuse, après tout l’Aïkido n’a-t-il pas un but supérieur ? C’est sans doute vrai mais je veux croire qu’un Budo doit être plus qu’un Bujutsu et pas simplement autre chose, c’est-à-dire qu’il doit garder la même efficacité et la même finesse pour nous permettre de nous développer, de nous transcender.
La question de l’efficacité de l’Aikido ne s’est d’ailleurs jamais vraiment posée du temps du fondateur, malgré la place prépondérante de la spiritualité dans la vision de ce dernier. Il suffit d’ailleurs de regarder le profil des élèves d’avant-guerre pour confirmer cette impression, pratiquants expérimentés de Judo, Karate, Kendo, qui se retrouvaient pourtant facilement contrôlés par le maitre. Parmi les quelques experts que j’ai eu la chance de rencontrer, j’ai finalement pu voir les deux extrêmes, de l’enseignant comptant sur une forte coopération de Uke à celui ne se posant pas la question et entrainant son opposant où il le souhaite, quelles que soient les actions et réactions de ce dernier. Encore une fois, il est difficile de parler de « l’Aikido » quand ses interprétations sont si diverses.
Y a-t-il vraiment un esprit de l’Aïkido ?
L’Aïkido est multiple et si chaque interprétation se rattache au fondateur d’une manière ou d’une autre il est bon de rappeler que sa pratique a évolué au cours du temps. Il est d’ailleurs usuel d’opérer une classification entre styles d’avant et d’après-guerre, mais en y regardant de plus près les styles de ces grandes périodes peuvent aussi présenter de grandes différences. Au sein même de l’Aikikai les approches diffèrent et bien malin qui pourra dire qui détient la vérité. Existe-t-il d’ailleurs une vérité unique ou peut-on voir l’Aïkido comme une pratique riche et diverse, dont les courants peuvent présenter autant de similarités que de différences ?
Circulaire chez les uns, direct chez les autres, parfois dur, parfois coopératif, il est souvent difficile d’y retrouver ses petits. La vocation non-sportive et non-compétitive est elle-même mise à mal avec des courants comme le Shodokan de Tomiki Kenji qui encouragent la compétition. Loin d’être un problème, cette diversité est source de richesse et confirme la richesse immense de l’art créé par Ueshiba.
J’ai débuté l’Aïkido « moderne » après de nombreuses années à pratiquer le Nihon Taijutsu, une école descendant de Mochizuki Minoru, et donc de l’Aikido d’avant-guerre. Par défaut je le reconnais car c’était ce qu’il y avait de plus proche, et un peu à reculons car comme beaucoup de personnes pratiquant autre chose j’avais un certain nombre de préjugés. Inefficace, chorégraphié, déconnecté de la réalité. Progressivement ces barrières sont tombées et j’ai découvert qu’il y avait plus dans l’Aïkido que ce que j’avais bien pu vouloir y voir.
Le texte ci-dessous présente quelques-uns de mes ressentis, mais ne saurait évidemment être exhaustif. Loin d’être une pratique unifiée, l’Aïkido présente une diversité de pratiques immense, allant parfois dans des directions totalement opposées. Je n’ai évidemment pas pratiqué au sein de tous les courants et il est certain que de nombreux points évoqués ici seront valables pour certains courants et pas pour d’autres.
Moins de techniques, plus de fond
L’Aïkido a relativement peu de techniques si on le compare au Daito Ryu, et c’est d’ailleurs une question qui tenait à cœur à Minoru Mochizuki, élève du fondateur avant la guerre. Cette simplification présente l’avantage de conserver tous les principes dans un nombre réduit de techniques et d’ainsi éviter de se disperser dans des détails qui ont finalement peu d’importance, les principes sous-jacents étant plus importants que leurs multiples applications possibles. L’exemple le plus évident de ce changement est le passage du catalogue Ikkajo du Daito Ryu, comprenant 30 techniques réunies autour de principes communs, à Ikkyo, technique simple en apparence qui doit en théorie permettre de comprendre les dits principes. Habitué par le passé à collectionner les techniques sans vraiment creuser les principes dont elles étaient issues, ce fut un changement vraiment rafraichissant.
Cette simplification est sur le papier une excellente idée, du moins tant qu’elle ne mène pas au dogmatisme, malheureusement très présent. Car le fond ça n’est pas tant de savoir si l’orteil doit être placé à 30 ou à 31 degrés, mais bien de comprendre comment utiliser son corps de manière optimale pour contrôler son adversaire. On se rend d’ailleurs vite compte dans un travail plus libre de type jyu waza que respecter ces critères devient une gageure et que la capacité à s’adapter à une attaque ou un partenaire différents fait partie de la pratique martiale.
L’absence de confrontation en Aikido est probablement en partie responsable de cela. Si Uke peut proposer une résistance accrue et augmenter sensiblement le niveau de difficulté, les choix pédagogiques de l’Aikido n’encouragent pas Uke à se placer dans un réel rôle d’opposant. Si l’opposition peut avoir certaines limites quand on veut travailler le fond et comprendre les subtilités de sa pratique, je crois en revanche qu’elle peut être bénéfique pour avoir un retour sain sur sa pratique.
Le rôle de Uke
C’est en Aïkido que j’ai vu pour la première fois le rôle d’Uke réellement défini, lorsque rien n’était réellement précisé dans mes pratiques précédentes. C’est une excellente chose car Uke pose les conditions de travail, et la qualité de son travail aura un impact immédiat sur l’apprentissage de Tori. Mais c’est aussi en Aïkido que j’ai rencontré pour la première fois le concept du mauvais Uke, qui n’est pas sans rappeler le fameux « You attacked me wrong » de Jim Carrey. Jusqu’ici je n’avais entendu parler de mauvais Uke que dans le cas où celui-ci n’attaquait pas réellement ou encore refusait de jouer le jeu. Imaginons par exemple que Tori pendant sa défense m’attaque d’un atemi au visage. Je ne bouge pas, et je ne cherche pas non plus à parer, mais je garde toute ma solidité. Il y a là un défaut de logique qui n’est possible que parce que Tori ne me frappe pas réellement dans le cadre de l’exercice. Refuser de jouer le jeu amène donc à un changement des conditions qui ne permettra pas à Tori de continuer sa technique dans des conditions correctes.
Mais en Aïkido j’ai découvert qu’un mauvais Uke pouvait être… un Uke qui ne chute pas. Et ce même s’il n’avait en réalité aucune raison de chuter. Jouer le jeu ne voulant pas dire faire semblant et si les conditions ne sont pas réunies, prétendre qu’elles le sont n’aura pour effet que de laisser Tori croire qu’il a réalisé correctement son mouvement, ce qui ne l’encouragera pas à corriger ses erreurs.
S’il est fréquent de reprocher à quelqu’un d’être un mauvais Uke pour justifier qu’une technique ne fonctionne pas comme elle le devrait, je n’ose imaginer ce qui se passerait si cette même personne essayait de réellement poser des soucis à son partenaire, voire pire à son enseignant. J’ai pourtant souvenir d’une interview passionnante de Minoru Mochizuki dans laquelle il expliquait qu’il tentait régulièrement – en vain – de balayer O’Sensei lorsque celui-ci le prenait comme Uke, au point que celui-ci lui dit : « Je dois constamment changer mes techniques à cause de vous ». Mochizuki sensei estimait que l’attaquant peut avoir une force considérable et de grandes qualités martiales, et qu’il pourra donc réagir en cas d’erreur de notre part. C’est pourquoi en tant qu’Uke il tentait régulièrement de projeter le fondateur. Loin d’agacer Ueshiba, cette attitude a probablement contribué à rapprocher les deux hommes, au point que Ueshiba considérait Mochizuki comme son fils et lui offrit de prendre sa succession.
Ueshiba Morihei et Mochizuki Minoru |
Mais le rôle de Uke va plus loin que créer les conditions de l’apprentissage pour Tori, et c’est également quelque chose que l’Aikido m’a aidé à comprendre. Le rôle de Uke en Aikido est clairement actif, au contraire de ce que j’avais pu trouver en Nihon Taijutsu, c’est-à-dire que Uke reçoit la technique plus qu’il ne la subit. Il apprend à recevoir la force qui lui est proposée, et peut ainsi comprendre comment cette force affecte sa structure, où elle l’emmène, comment, et donc comment y répondre. Par un Ukemi, qui pourra être à son tour choisi et non subi, permettant de s’échapper et de se protéger, au contraire d’un Ukemi de Judo systématiquement subi, ou par un Kaeshi Waza.
Un Do, pas un Jutsu
L’Aïkido se définit comme un Budo, une voie basée sur la pratique martiale. C’est le cas de nombreuses autres pratiques japonaises modernes mais l’Aïkido est celle qui me semble insister le plus sur cette notion de voie… au détriment parfois de l’efficacité, perçue comme quelque chose de sale. J’ai souvent entendu mes camarades parler de l’Aikijutsu comme quelque chose d’archaïque, brutal, sans finesse. Le mythe de l’origine de l’Aikido, création ex-nihilo de Ueshiba Morihei, bien supérieure aux anciens Jujutsu ou au Judo de Kano Jigoro, lui-même déjà supérieur aux anciennes traditions, a probablement sa part de responsabilité, mais pour quiconque ayant pratiqué le Daito Ryu avec un adepte de haut niveau il semble que les Bujutsu n’aient rien à envier aux Budo question finesse. La notion d’harmonie, l’Aiki, est parfois aussi citée en excuse, après tout l’Aïkido n’a-t-il pas un but supérieur ? C’est sans doute vrai mais je veux croire qu’un Budo doit être plus qu’un Bujutsu et pas simplement autre chose, c’est-à-dire qu’il doit garder la même efficacité et la même finesse pour nous permettre de nous développer, de nous transcender.
La question de l’efficacité de l’Aikido ne s’est d’ailleurs jamais vraiment posée du temps du fondateur, malgré la place prépondérante de la spiritualité dans la vision de ce dernier. Il suffit d’ailleurs de regarder le profil des élèves d’avant-guerre pour confirmer cette impression, pratiquants expérimentés de Judo, Karate, Kendo, qui se retrouvaient pourtant facilement contrôlés par le maitre. Parmi les quelques experts que j’ai eu la chance de rencontrer, j’ai finalement pu voir les deux extrêmes, de l’enseignant comptant sur une forte coopération de Uke à celui ne se posant pas la question et entrainant son opposant où il le souhaite, quelles que soient les actions et réactions de ce dernier. Encore une fois, il est difficile de parler de « l’Aikido » quand ses interprétations sont si diverses.
Y a-t-il vraiment un esprit de l’Aïkido ?
L’Aïkido est multiple et si chaque interprétation se rattache au fondateur d’une manière ou d’une autre il est bon de rappeler que sa pratique a évolué au cours du temps. Il est d’ailleurs usuel d’opérer une classification entre styles d’avant et d’après-guerre, mais en y regardant de plus près les styles de ces grandes périodes peuvent aussi présenter de grandes différences. Au sein même de l’Aikikai les approches diffèrent et bien malin qui pourra dire qui détient la vérité. Existe-t-il d’ailleurs une vérité unique ou peut-on voir l’Aïkido comme une pratique riche et diverse, dont les courants peuvent présenter autant de similarités que de différences ?
Circulaire chez les uns, direct chez les autres, parfois dur, parfois coopératif, il est souvent difficile d’y retrouver ses petits. La vocation non-sportive et non-compétitive est elle-même mise à mal avec des courants comme le Shodokan de Tomiki Kenji qui encouragent la compétition. Loin d’être un problème, cette diversité est source de richesse et confirme la richesse immense de l’art créé par Ueshiba.
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