Choisir un Uke pour une démonstration
Ce week-end, la Hong Kong Aikido
Association reçoit Mitsuteru Ueshiba, l’actuel Waka sensei de l’Aikido.
Si je ne pratique plus réellement l’Aikido de façon régulière et que le
style de celui qui est amène à devenir le Doshu
de la discipline n’est pas celui qui me parle le plus, je me voyais
difficilement passer à côté de l’occasion, d’autant qu’il me semble
important de soutenir le travail de ceux qui font l’effort de faire
venir des enseignants.
M’inscrivant en tant que membre du
Seishin Tanren Dojo, il m’a été proposé de participer à l’Embukai ainsi
qu’au diner de bienvenue. J’ai bien entendu accepté l’invitation à diner
(j’aime manger), mais j’ai malheureusement
du décliner la participation au Embukai, faute de Uke de qualité
disponible.
Une démonstration se prépare, au
moins un minimum. Si dans mon cas il s’agit en général du strict minimum
puisque mes démonstrations passées se sont faites avec des Uke ne
connaissant pas l’école et que je rencontrais la
veille, j’ai jusqu’à présent toujours eu la chance d’avoir des Uke
capables de recevoir un minimum. Il a parfois fallu se brider pour
éviter les accidents, et éviter un certain nombre de choses, mais il
était possible de s’en tirer. Cette fois malheureusement
une seule de mes élèves se rendra au stage, et il est assez clair
qu’elle n’est pas prête à prendre l’Ukemi dans un contexte moins
« protégé » que celui du cours. Car un cours est de fait « protégé »
dans le sens où il est facile pour l’enseignant d’adapter
sa technique au niveau de l’élève. En allant doucement, en proposant
des étapes pour la chute, en retenant la technique, etc. Une
démonstration se doit en revanche d’amener quelque chose aux
spectateurs, une vue sur un produit « fini ».
Le rôle d’Uke dans une
démonstration est pour moi essentiel. Probablement plus que celui de
Tori, même si celui-ci en retire toute la gloire. Mais imaginez une
démonstration de Christian Tissier sur un débutant… la fluidité,
la dynamique du mouvement risquent d’en prendre un coup. Non pas que
Christian Tissier ne puisse pas passer ses techniques sur un débutant,
mais tout simplement que le débutant ne soit pas capable de recevoir
l’intensité proposée sans risque. Au contraire,
je crois qu’un excellent Uke peut réussir à faire passer un pratiquant
moyen pour bien meilleur qu’il n’est.
Mais revenons sur cette
démonstration en particulier. Mon dojo comprend moins d’une quinzaine de
membres, la plupart ayant commencé très récemment, et la pratique
proposée. Que l’on parle d’Aunkai ou de Nihon Tai Jitsu est
confidentielle à Hong Kong. Je suis évidemment convaincu que présenter
notre pratique à un public plus large ne peut qu’être bénéfique. Mais je
suis tout autant convaincu que cela ne doit se faire que dans des
conditions permettant de proposer quelque chose
de décent. C’est le cas à Kyoto même si les conditions sont loin d’être
idéales (partenaire inconnu découvrant l’école et les sutemi, 15 min de
préparation). Ca n’est pas le cas ici, en tout cas pas cette fois.
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