Shiatsu et pratique martiale
Mes vacances en France m’ont donné l’occasion
de m’exposer un peu plus au Shiatsu, en tant que receveur mais aussi en tant
que donneur. Le Shiatsu, comme toute pratique ayant une approche globale du
corps, m’intéresse particulièrement et si je n’ai jamais eu l’occasion de
suivre une formation mes recherches ainsi que ma pratique martiale et les
nombreuses heures à passer entre les mains de masseurs et ostéopathes en tout
genre m’ont donné certaines clés (certes limitées) de compréhension : écoute
et lecture du corps et de ses tensions, génération de force pour appliquer les
pressions sans être rejeté par le receveur, compréhension basique de la mécanique
du corps.
En tant receveur
A la fin de la première journée du stage de Nort-sur-Erdre, Patrice m’a gentiment proposé une séance pour me remettre d’aplomb.
Proposition qui ne pouvait guère mieux tomber après deux semaines de grippe et problèmes
intestinaux, 24h de voyage sans vraiment dormir et dans des positions assez
contraignantes, des problèmes de sommeil les jours précédents et un stress
professionnel qui atteignait quelques sommets. Sans compter 5 ou 6 heures de
stage dans un état second avec le décalage horaire.
Patrice suit une formation de Shiatsu depuis
un an et demi. Pratiquant aguerri d’arts martiaux, tailleur de pierre et doué d’une
grande empathie, je partais vraiment en confiance pour cette séance et je n’ai
pas été déçu. Assez rapidement il a su repérer tous (ou une grande partie de)
mes problèmes avant de leur apporter les traitements nécessaires. Parfois en
passant par des voies détournées quand mon corps ne pouvait plus recevoir, en
passant par exemple via mes mollets et mes pieds quand mes cuisses ne
supportaient plus la douleur.
Après plus d’une heure de traitement, j’étais
un homme nouveau. Pas totalement rétabli bien sûr, mais un certain nombre de
tensions avaient été évacuées, je me sentais moins fatigué et plus « propre ».
La nuit suivante est passée plus facilement (aidé également par des cachetons je
dois l’avouer) et je me sentais nettement mieux le dimanche pour la seconde
partie du stage. Merci à lui donc pour le temps qu’il m’a consacré et la
qualité du traitement prodigué.
En tant que donneur
J’ai dans ma famille quelques cas intéressants
pour pratiquer des soins corporels, en particulier ma mère et ma sœur, toutes
deux ayant de gros problèmes d’épaules et de nuque. C’est cette fois surtout à
ma sœur qui avait fait le déplacement à Paris pour me voir que j’ai pratiqué.
Progressivement bien sûr du fait qu’encore une fois je n’ai pas reçu de
formation spécifique.
Depuis le mois d’octobre et malgré trois séances
d’ostéopathie, elle ne peut plus tourner la tête complètement du côté droit et
a de fortes douleurs dans les épaules et la nuque. Le premier jour je me suis
concentré sur cette zone, quelques minutes, en testant les différents méridiens
et en recherchant les zones de blocage. Une fois trouvées, je me suis efforcé
de les débloquer. La séance a été rapide, une dizaine de minutes, parce que je
voulais d’abord voir les résultats le lendemain avant d’aller plus loin (quitte
à ne pas insister). Nous avons aussi parlé du fait qu’elle avait peut-être une
jambe plus courte que l’autre, et d’un simple coup d’œil j’ai pu vérifier qu’il
y avait en tout cas une différence de niveau entre ses hanches, la hanche
gauche plus basse pouvant de ce fait tirer sur l’épaule gauche qui pourrait
ainsi bloquer la rotation de la tête vers la droite. Je ne sais pas en revanche
si le problème est dû à la longueur de la jambe ou à un problème de bassin et
je l’ai renvoyée à un spécialiste sur ce point.
Le deuxième jour, je l’ai interrogée sur
son ressenti et elle m’a confirmé que ça allait mieux et qu’elle n’avait pas été
aussi bien depuis des mois même si la rotation restait difficile. Nous sommes
donc passés à l’étape supérieure avec une séance complète pour relâcher les
tensions dans les épaules et la nuque mais aussi attaquer le problème du bassin
qui participe certainement aux contraintes exercées. La séance a été relativement
douloureuse et ce même si je n’exerçais pas forcement une très grande pression.
Certains points sur les pieds notamment ont provoqué quelques cris de douleur
alors que mon doigt était juste placé mais n’exerçait pas encore de pression.
Bref, elle a douillé et il y avait certainement un paquet de choses à remettre
en place. Elle est ensuite repartie chez elle et j’ai attendu (impatiemment)
les résultats.
Ceux-ci ont été extrêmement intéressants. Le
lendemain en tournant la tête vers un de ses collègues qui l’appelait, elle a
ressenti une très forte douleur, presque électrique. Puis plus rien. Quelques minutes
après elle tournait la tête normalement, comme si de rien n’était. Depuis tout
semble tenir, ce qui est vraiment une excellente nouvelle. Il lui faudra
maintenant aller voir un professionnel régulièrement pour continuer à
travailler sur les causes, certainement nombreuses et toujours présentes.
Ces dernières années ma pratique martiale
s’est fortement adoucie et ma sensibilité jusque-là inexistante a augmenté. Si elle
reste d’un niveau encore relativement bas, elle me permet en revanche de
commencer à voir les ponts qui existent entre des arts destructeurs et thérapeutiques
dans la façon de ressentir et d’appliquer la force. Ce sont des liens particulièrement
intéressants de mon point de vue et que j’espère avoir l’occasion de creuser d’avantage.
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