Vite et fort
Certains de mes
camarades Aikidoka ont une pratique que je qualifierais d’engagée ou physique.
Ils pratiquent vite, souvent en puissance et donnent tout ce qu’ils ont sur le
tatami comme si leur vie en dépendait. Si cela a pu être mon cas il y a des
années, ma pratique aujourd’hui pourrait presque sembler molle en comparaison.
Pourtant, en tant
qu’Uke, je m’efforce au maximum de donner à mon partenaire ce qu’il attend de
moi. S’il veut du rythme, je lui en donne. Et s’il m’attaque avec beaucoup de
dynamisme je m’efforce également de garder ce dynamisme. En revanche, malgré la
contrainte de la vitesse, j’essaie au maximum de conserver le respect de mes
principes de travail : vitesse constante, non utilisation de la force. Et
c’est là que la matinée de samedi a été particulièrement intéressante. Sous le
regard amusé de mon enseignant. Deux de mes partenaires successifs ont du faire
un break, pour reprendre leur souffle et leur esprit. Paradoxalement je n’étais
pas plus fatigué ou essoufflé que lors d’un exercice « normal ». En
ne rajoutant pas de tension, la vitesse est venue sans vraiment nécessiter d’énergie
supplémentaire. A l’inverse plus j’accélérais et plus je sentais mes
partenaires se crisper pour suivre.
Je reste
convaincu que le travail rapide ne peut servir à construire une base solide. En
revanche il permet occasionnellement d’évaluer son travail et ses progrès en augmentant
les contraintes.
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