6 ans à Hong Kong
Il y a aujourd’hui
6 ans, je posais le pied à Hong Kong et en Asie pour la première fois, sans
vraiment savoir ce que j’y trouverai. Le Japon m’attirait depuis longtemps, la
Chine moins, quant à Hong Kong je ne suis pas sûr que je cernais vraiment l’endroit.
Aujourd’hui Hong Kong est l’endroit où j’ai passe le plus de temps dans ma vie « adulte »,
après 2 ans à Versailles, 3.5 à Nantes, 1 à Paris et quelques mois aux Etats
Unis. C’est donc incontestablement devenu chez moi, et cette notion se confirmera
certainement dans un an, quand je pourrai devenir résident permanent.
Une révolution
martiale
Martialement, ma
venue à Hong Kong a été une révolution (à mon échelle). Pour des raisons
contraires à ce que l’on pourrait croire. Le « paradis » des arts martiaux
ne m’a pas convaincu. Au contraire, à l’exception de quelques maitres de haut
niveau (mais pas forcément accessibles pour un occidental qui ne maitrise pas
le cantonais), j’ai trouvé le niveau assez faible par rapport à ce que j’avais
pu voir en France. J’ai été surpris de voir aussi peu de pratiques « étrangères »
également, car hormis les arts chinois, le Taekwondo, la boxe thaï et le JJB,
il faut vraiment fouiller. Trois dojos d’Aikido pour 8 millions d’habitants en
sont un exemple criant.
C’est
paradoxalement cet isolement qui a renforcé ma pratique. Apres avoir pratiqué
le Kali et le JJB pendant un temps, j’ai rencontré Fred et commencé à pratiquer
avec lui. Nous avons débuté l’Aunkai et j’ai débuté le Yoga. Avant de partir
pour Hong Kong, je passais mes weekends en stage. Souvent en NTJ, mais aussi pour
découvrir de nombreuses autres disciplines. J’accumulais ainsi de nombreuses
heures de pratique, et des centaines de techniques. A Hong Kong je me suis
confronté a une situation différente : pas de pratiquants de NTJ a des
milliers de kilomètres à la ronde, pas d’écoles de Jujutsu de façon générale,
mais surtout pas de stages les weekends. Je suis donc passé d’une situation
dans laquelle je compensais mon isolement du reste de l’école par des stages, a
une situation où je devais compenser seul.
Aussi surprenant
que cela puisse paraitre, ma pratique du NTJ n’a commencé à avoir du sens que
quand je me suis retrouvé éloigné du reste de l’école et que j’ai dû chercher par
moi-même ce que j’espérais recevoir jusque-là lors des stages.
Ma pratique n’a
aujourd’hui plus rien à voir avec ce qu’elle était à mon arrivée. Peu de
personnes ont vu l’avant et l’après, Fred et Romain en sont certainement les
principaux témoins. Il n’y a toujours rien d’exceptionnel aujourd’hui, mais l’ensemble
est différent, cohérent et en évolution constante, alors qu’il était clairement
dans une impasse.
Pour ça, et pour
tout ce que Hong Kong a pu m’apporter pendant ces 6 dernières années, je suis
reconnaissant.
Commentaires
Sinon, blague à part, Hong Kong donne à la fois du recul (et pas que sur les Arts Martiaux) et permet d'être plus près de certaines sources.
La pratique française, avec ses mythes sur l'Asie, ses guerres de Fédération, ses visées principalement sociales-loisirs (quand ce n'est pas garderie) montre du coup clairement ses limites.
Hong Kong donne un certain recul sur les mythes. Les asiatiques ne sont pas tous des sages sans ego et ils ne sont pas forcément plus doués que les occidentaux pour les arts martiaux. C’est aussi une approche très différente, sans forcément de fédération de tutelle, sans besoin de diplôme d’enseignement « officiel », etc. Sans compter l’avantage de pouvoir aller au Japon pour le weekend