Entrainement aux armes
Ma pratique des armes japonaises a toujours été limitée. Tout
d’abord parce qu’historiquement mon école est une école de Tai Jutsu. Ensuite
parce que j’ai toujours eu plus d’attrait pour les armes « civiles »
telles que le bâton et le couteau que pour le sabre ou le Jo. Enfin parce que
le manque de symétrie dans la pratique du sabre me dérange.
Ma pratique du sabre se résume plus ou moins à mon séjour
en Corée et à ce que j’ai vu au Kishinkan l’été dernier. Ça reste assez peu.
Mais je ne veux pas mourir stupide et il est peut-être temps pour moi d’explorer
un peu plus cet aspect des arts japonais. Il se trouve que mes samedi après-midi
sont désormais plus libres qu’ils ne l’étaient auparavant, ce qui m’a permis d’aller
pour la première fois au cours armes de l’Aikido qui a lieu toutes les deux
semaines. Le lendemain, le père de deux de mes élèves m’a gentiment invité à
venir voir son dojo de Iaido, ou ils pratiquent notamment la Toyama Ryu.
Le cours du samedi ne m’a pas enchanté pour être honnête.
J’ai même été surpris de ne pas retrouver chez mon enseignant ce qui fait pour
moi la qualité de sa pratique à mains nues. Aux armes j’ai trouvé ça assez
musculaire et raide. Meilleur que ce que je peux faire bien sur, mais rien d’enthousiasmant
alors que ce que Yannick enseignait au Kishinkan m’a avait paru plus subtil
(ai-je le niveau pour ça ? c’est une autre question). En revanche j’ai
trouvé amusant que certains pratiquants assez moyens à mains nues et utilisant
beaucoup de force se débrouillent paradoxalement bien mieux avec armes. C’était
quand même sympa et ce cours ne me fera de toute façon pas de mal, j’essaierai
donc d’y retourner.
Mais le bon moment du week-end a vraiment été le dojo de Iaido.
Situe dans un ancien bâtiment industriel à Ngau Tau Kok, il m’aurait été difficile
de le trouver sans connaitre son existence. Le dojo est spacieux, avec une
partie en tatamis et une partie en lino, ainsi que de l’espace pour ranger les
armes et les cibles. En effet, il s’agit du seul dojo de HK à pratiquer la
coupe. John m’a donné de nombreuses explications passionnantes sur l’école,
mais aussi sur la fabrication des sabres, des cibles, la façon de couper, la
progression, les erreurs à ne pas commettre, les angles a respecter, etc. J’ai véritablement
découvert un nouveau monde en l’espace de quelques heures. Nous avons même
assisté à quelques exercices de coupe, avec des pratiquants allant du débutant
au 4e dan. Regarder les débutants a été plus éclairant en ce qui me
concerne. J’avais déjà vu des experts couper des cibles par 5 ou 6 sans
sourciller, plus facilement que je ne découpe mon beurre, et ça semblait extrêmement
facile (comme toujours avec des gens de haut niveau). Les débutants, au
contraire, échouent parfois. Et quand ils échouent c’est parce qu’ils réalisent
des erreurs de base que chacun de nous pourrait commettre. Les voir travailler
m’a fait réaliser à quel point une coupe pouvait être difficile.
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