Enseigner par cycles
Du fait que mes élèves ne pratiquent qu’une fois par semaine en fonction de leurs possibilités, j’ai décidé de modifier ma pédagogie d’enseignement en travaillant par cycles. Ces cycles devraient permettre de faire rentrer des éléments importants dans les têtes et corps de mes élèves par bourrage de crâne.
Hier nous sommes entrés
sur un cycle atemi et tai sabaki. Non pas que ces éléments ne soient pas
travaillés à chaque fois mais j’ai remarqué une fâcheuse tendance à vouloir
effectuer la technique en zappant l’atemi et en restant sur place, alors qu’il
s’agit là de conditions nécessaires à la réalisation de la technique. Plusieurs
points essentiels ont été abordés : les atemi préparatoires (où, comment,
pourquoi) et l’utilité des tai sabaki, notamment prendre l’équilibre d’Uke au
contact, pendant le tai sabaki et non après.
Les tai sabaki
sont avec les te hodoki les bases essentielles du Nihon Tai Jitsu, sur
lesquelles tout se construit. Echouer à casser la structure de l’autre à ce
moment impliquera une mise en danger de Tori et très probablement l’échec de la
technique. Réaliser le déplacement suivi d’une mise en déséquilibre laisse à
Uke un temps de plus pour agir. Même en allant très vite, deux temps seront
toujours plus longs qu’un seul.
Pour les atemi,
mon but est un peu différent. Nous ne sommes pas à proprement parler une école
de percussions même si nous les travaillons. Mais les percussions permettent de
travailler le corps, de construire un alignement, de sentir les générations de
force et, d’une certaine façon, d’augmenter sa confiance en soi. Les atemi sont
aussi généralement présents dans toutes les techniques de NTJ, soit comme atemi
préparatoire, soit comme atemi final. La volonté de « finir » la
technique ne doit pas être oubliée.
Bien entendu,
cette approche ne remplacera pas une pratique plus régulière mais compte tenu
des conditions elle me semble intéressante.
Commentaires
Les cycles à thème sont une bonne idée.
C'est pas gagne tout ca
Est-ce que nous n'oublions pas simplement le but de ces pratiques (Aïkido, Tai jistsu...) qui est de se débarrasser de quelqu'un d"encombrant? Peut être que l'on focalise trop sur l'aspect "art" que l'on pense trouver dans les techniques qui sont, en effet, impressionnantes. Je sais par exemple qu'en aïkido l'aspect "esthétique" des chutes est présent à l'esprit d'un certain nombre de pratiquants.
Il est évident que sortir de la ligne d'attaque et déstabiliser son adversaire est la première option qui doit se présenter à l'esprit. Je vois une explication possible de ce "zappement" (néologisme né de moi même à l'instant) dans ma propre pratique : le fait de toujours travailler en statique n'aide pas à développer la réactivité et à coordonner tai sabaki et atemi. Personnellement je laisse toujours trop de place à mon esprit pour penser avant d'agir et de ce fait il y a un décalage évident entre l'action et la réaction.
Est-ce que cela peut aussi faire partie des solutions de travailler plus dans le mouvement, dans l'urgence de la situation?
D'un autre côté, de par les différents profs que j'ai eu jusqu'à aujourd'hui, j'ai aussi senti que ces derniers insistent beaucoup sur les techniques.
Dites moi ce que vous en pensez??
En tous cas merci Xavier pour tes réflexions, cela permet de creuser toujours un peu plus loin.
A bientôt.
Johanna
C'est une étape qui me semble nécessaire pour sortir de l'aspect statique de la pratique et apprendre à réagir face à un adversaire qui n'attaque pas de façon pré-établie ou même orthodoxe
Je suis en tout cas content que mes réflexions trouvent un écho positifi