Entrainement au couteau
Deux des entrainements de la
semaine dernière ont été consacrés à l’entrainement au couteau, travail
que je ne me permets qu’en fonction des personnes présentes parce qu’il
amené a un travail qui demande plus de rigueur tant
mentalement que physiquement. La pratique aux armes, a fortiori avec
des lames présente cet avantage de replacer la pratique dans une réalité
« crue », ce que je trouve profondément sain.
La différence la plus marquante
entre le travail au couteau et le travail à mains nues est l’aspect
psychologique. S’il n’est pas rare de ne pas voir Uke réagir ni chercher
à se protéger quand une frappe se rapproche de
son visage, c’est moins courant avec une lame (même si ça arrive), a
fortiori quand elle est en métal, les reflets sur la lame jouant
probablement avec nos sensations. C’est d’autant plus le cas quand les
attaques sont faites avec de l’intention et on peut
rapidement sentir Tori sous pression, perdre sa verticalité, enlever la
partie visée au détriment de sa structure, etc. Le couteau pour cela
est un excellent révélateur, il permet d’augmenter sensiblement le
niveau de pression exerce sans forcément aller plus
vite ou créer plus de danger, si tant est qu’on travaille avec une lame
en aluminium évidemment.
Techniquement le couteau requiert
également plus de rigueur. Etre touché avec une lame, même légèrement
peut créer des dommages dramatiques, ce qui n’est pas forcément le cas à
mains nues. Une mauvaise gestion de la distance
sur Shiho Nage et la fémorale y passe, une saisie en force du poignet
qui tient la lame et c’est l’artère ulnaire. Une perte de contrôle du
bras en changeant de main et on se retrouve éventré. Bref les erreurs se
paient cash. A mains nues les erreurs se paient
aussi, mais de façon probablement moins visible, ce qui encourage peut
être moins à les accepter. Il est difficile de négocier sur le fait
qu’avoir été éventré n’est qu’une « légère égratignure ».
Le couteau, manié correctement,
permet aussi de travailler sur la fluidité, en évitant l’attaque unique
en tsuki et en passant d’une attaque à l’autre tant que Tori n’a pas
pris un contrôle définitif. Encore une fois c’est
un travail qui pourrait, et devrait, se faire à mains nues mais ne
l’est que rarement, a fortiori dans les arts japonais où l’attaque
unique a encore de beaux jours devant elle.
Commentaires