Qu’est-ce qu’être un bon Uke?
Le sujet du Uke, bon ou mauvais
fait couler beaucoup d’encre, a fortiori dans des disciplines comme
l’Aïkido ou Uke tient un rôle central. C’est moins le cas en Nihon Tai
Jitsu ou si le rôle d’Uke reste évidemment important,
je n’ai jamais vu ou reçu de consignes particulières à ce sujet.
Uke, le punching ball de Tori
Uke est souvent réduit à un rôle
pratique : il attaque plus ou moins correctement, et reçoit la technique
de son partenaire, avant de pouvoir à son tour pratiquer. C’est
malheureusement une façon courante de pratiquer, dans
laquelle finalement seul le rôle de Tori compte, et Uke attend son tour
de façon passive. Ca présente de nombreuses limites, d’une part parce
que les attaques et l’intensité proposées par Uke tendent à être
proportionnelles à son envie de tenir ce rôle, amenant
à des attaques peu réalistes, voire léthargiques. Uke n’apprend pas
réellement à attaquer (qualité qui lui serait pourtant aussi utile en
tant que Tori), ni à recevoir la technique de Tori en apprenant à se
protéger et à contre-attaquer.
Uke se doit donc d’être actif, pour lui et pour son partenaire.
Le concept du « mauvais Uke »
C’est quelque chose que je n’avais
jamais expérimente dans ma pratique avant de débuter l’Aïkido, le fameux
« You attacked me wrong ». J’en ai déjà parlé à quelques reprises sur
ce blog et je trouve toujours aussi fascinants
les critères qui amènent à qualifier quelqu’un de mauvais Uke. Parce
qu’entendons-nous bien, il est possible d’être un mauvais Uke. En
réalisant une attaque qui ne présente aucun danger par exemple, ou en
refusant de jouer le jeu. Imaginons par exemple que
Tori pendant sa défense m’attaque d’un atemi au visage. Je ne bouge
pas, et je ne cherche pas non plus à parer, mais je garde toute ma
solidité. Il y a là un défaut de logique qui n’est possible que parce
que Tori ne me frappe pas réellement dans le cadre
de l’exercice. Refuser de jouer le jeu amène donc à un changement des
conditions qui ne permettra pas à Tori de continuer sa technique dans
des conditions correctes.
Mais ce qui est souvent considéré
comme un mauvais Uke est…un Uke qui ne chute pas. Encore faut-il, à mon
avis, qu’Uke ait une raison pour chuter. Jouer le jeu ne veut pas dire
faire semblant et si les conditions ne sont
pas réunies, prétendre qu’elles le sont n’aura pour effet que de
laisser Tori croire qu’il a réalisé correctement son mouvement, ce qui
ne l’encouragera pas à corriger ses erreurs.
Donner un retour à Tori et apprendre à recevoir
Le rôle d’Uke est double pour moi.
Son rôle premier est de donner un retour d’expérience à Tori, et c’est
ce qui permet de faire la différence entre une pratique en solitaire et
la pratique avec partenaire. Le partenaire
nous donne un retour immédiat sur l’efficacité de notre technique,
retour qui doit nous permettre d’affiner le mouvement au fur et à
mesure. En s’adaptant à son partenaire pour lui donner la difficulté
appropriée, Uke a un rôle essentiel dans la progression
de Tori.
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