Yoga et Aunkai – 6 ans après
En mars 2010, alors que j’étais
tout jeune pratiquant dans ces deux disciplines, j’avais écrit un article sur les similitudes qu’elles présentaient. Dans leur travail sur
le corps, le relâchement et les alignements d’une
part, mais aussi sur les similarités entre certaines postures, ne
serait-ce que visuellement.
Aujourd’hui, alors que mes
recherches avancent, je trouve intéressant de revenir un peu sur le
sujet, avec deux idées supplémentaires. Idées évidemment simplifiées et
peut être parfois simplistes tant du fait de ma propre
compréhension que du fait qu’il y a de grandes diversités entre les
différents courants de Yoga.
Mettre du poids dans les mains
Depuis quelques mois maintenant je
m’essaie aux handstands (équilibre sur les mains) en Yoga. Si un certain
nombre restent inaccessibles à mon niveau, certains sont malgré tout
abordables et permettent déjà de sentir un
élément que je trouve intéressant : transmettre l’intégralité de son
poids de corps dans le sol à travers la structure et les mains.
En effet, pour tenir en équilibre
sur les mains sans forcer, il est nécessaire de transmettre le poids de
son corps le plus parfaitement possible. Lorsque l’alignement correct
est trouvé il devient dès lors possible de garder
la posture pendant un temps certain sans éprouver de fatigue
musculaire. Mais trouver cet alignement est plus difficile qu’il n’y
parait puisque cela suppose d’une part un grand contrôle corporel pour
en bouger les bonnes parties, et d’autre part d’avoir l’espace
nécessaire dans le corps pour pouvoir déplacer ces éléments. Deux
points cruciaux et à mon avis pas vraiment éloignés de notre recherche
corporelle en Aunkai.
Si on prend l’exemple de Push Out par exemple, l’exercice consistera notamment à aligner le corps convenablement, en en bougeant les différents éléments pour organiser la structure, et à faire passer le poids de cette structure dans le partenaire ({et non plus dans le sol} à travers les mains. Bien sûr Push Out ne nécessite ni souplesse particulière ni des postures tordues comme on peut les retrouver en Yoga mais on peut également penser que cette approche permet juste d’augmenter sa propre sensibilité.
Connecter les chaines myofasciales
Un autre point que je trouve
intéressant en Yoga est le travail sur les chaines myofasciales, qui
sont également une des clés du système en Aunkai. Dans ce que je
comprends du Yoga on cherche à garder le corps actif dans
chaque posture (à l’exception du Yin Yoga). Sur chaque posture c’est
donc tout le corps qui participe au mouvement et pas uniquement des
muscles isolés. Depuis que je fais des recherches sur les fascias via
Aunkai, j’ai « importé » mes idées dans ma pratique
du Yoga et les résultats ont été intéressants. Nombreux sont les
mouvements qui typiquement visent à étirer une ligne de fascia de bout
en bout, comme par exemple le SBL (Superficial Back Line) ou le SFL
(Superficial Front Line), mais lors des Vinyasa l’utilisation
des fascias permet également de faciliter les transitions d’une posture
a une autre. Un exemple parmi tant d’autres est la transition de la
posture Lunge a Warrior III en mobilisant (je dirais presque en
« chargeant ») le SFL.
Upward Dog, un excellent exemple d'étirement du SFL |
Eliminer les tensions parasites
Le Yoga et l’Aunkai ont tous les
deux des effets extrêmement bénéfiques quand il s’agit d’éliminer les
tensions dans le corps, voire dans l’esprit, mais avec des méthodes
différentes.
En Aunkai il s’agit d’un
reconditionnement corporel, notamment via le travail de la posture :
mettre en place une structure en alignant de manière efficace les
os/articulations et en utilisant de façon optimale les chaines
myofasciales pour diriger les forces dans le corps. Une structure
optimale permet ainsi d’utiliser tout le corps dans le mouvement et
ainsi de ne pas se reposer sur une force musculaire localisée,
génératrice de tensions.
En Yoga, l’élimination des tensions
passera aussi par la respiration, soit dans les Vinyasa/Asana, soit via
des exercices respiratoires particuliers (Pranayama). En complément de
la respiration, les Asana proposent de nombreux
étirements, et notamment un certain nombre de torsions qui permettent
d’étirer les chaines myofasciales et d’en libérer certaines tensions.
Encore une fois ma compréhension de
ces deux disciplines reste limitée et ces quelques idées ne sont comme
toujours sur ce blog qu’un ressenti personnel, maladroitement couché sur
le papier.
Commentaires