Les avantages d'un groupe réduit
Ma pratique est
en constante évolution, et évolue au fil de déclics plus ou moins nombreux,
plus ou moins fréquents et plus ou moins utiles. L’année 2013 avait été riche
de ce point de vue et je souhaitais que 2014 me permette de consolider cela et
d’aller un peu plus loin. L’année est encore loin d’être finie et je suis
convaincu que comme l’an dernier, le stage de Nort-sur-Erdre sera l’occasion d’assimiler
un certain nombre de choses, au contact de pratiquants divers et enthousiastes.
Mais d’ici-là, et
surement poussé par l’excitation du stage à venir et l’envie de montrer des
choses nouvelles et d’apporter quelque chose de positif a ceux qui feront le déplacement,
de nouveaux éléments commencent à se mettre en place. C’est ainsi que lors de
mon cours d’hier, les trois premiers exercices du stage me sont venus, l’un d’eux
que je maitrisais déjà, les deux autres qui sont venus naturellement pendant le
cours.
Comme chacun
sait, j’ai un (très) petit groupe d’élèves. Si cela ne permet pas de créer une véritable
dynamique de développement, c’est en revanche l’opportunité de donner plus à
chacun. J’ai la chance d’avoir des élèves qui comprennent mon approche et y adhèrent,
même si elle est parfois frustrante. La chance aussi d’avoir dans mon groupe
des gens très intelligents qui comprennent rapidement les principes, même s’ils
n’arrivent pas forcement à les appliquer.
Il y a presque
deux ans, un de mes élèves, aujourd’hui le plus avancé du groupe, m’avait dit après
six mois de pratique « j’ai compris qu’en fait tu faisais toujours la même
chose ». Phrase d’une rare clairvoyance pour un débutant. S’il reste
encore du travail à faire pour améliorer sa fluidité et ses techniques, il a
aujourd’hui acquis une densité très forte et une compréhension supérieure à
celle de beaucoup de gradés que je connais.
Hier, lors de son
troisième cours, un nouveau pratiquant m’a dit « en fait tu ne crées
aucune situation d’inconfort ». A nouveau cette remarque m’a fait plaisir
parce qu’elle montre que le concept est compris. Il reste maintenant à savoir l’appliquer.
Avoir des gens
qui comprennent notre pratique et s’y intéressent est essentiel quand on
cherche à travailler l’utilisation du corps. C’est ma frustration actuelle à l’Aïkido
où mes partenaires sont souvent brutaux et physiques et où il est difficile de
travailler sur ses sensations. Il est acquis dans mes cours que ce que je
propose n’est pas un produit « final » et que très probablement ma façon
de faire sera différente dans six mois. Il est acquis également que je teste
des choses, et que comme dans tout test, certaines fonctionnent, d’autres non.
Enseigner à un
groupe réduit a ses inconvénients et génère son lot de frustration, mais d’un
certain point de vue cela reste une chance et un luxe
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