Repos forcé
A l’heure où la plupart des pratiquants français se préparent à démarrer une nouvelle saison, j’ai décidé (ou plutôt mon corps a décidé) qu’il était temps de faire un petit break. L’Aikido a malheureusement eu raison de mes genoux et la position seiza est devenue intenable ces dernières semaines. Etrangement la douleur est différente de la dernière fois, et il me semble que cette fois c’est plutôt la zone arrière de mon genou droit qui est légèrement gonflée, et donc je suppose enflammée. Probablement rien de grave, mais parfois il faut savoir faire une pause.
C’est pourtant une pause partielle que je
m’impose. Deux semaines sans Aïkido mais je continue à enseigner le NTJ (en
saluant debout) et à pratiquer les tanren. J’ai mis de côté le yoga la première
semaine pour ne pas prendre le risque d’étirer une zone enflammée.
Faire une pause m’est toujours difficile.
La pratique est une partie intégrante de mes journées et il n’est normalement
pas un jour qui se passe sans. A contrario, c’est un sentiment de culpabilité
qui s’est installé des que j’ai commencé à mettre mon corps au repos. Je suis
pourtant convaincu que c’était la meilleure chose à faire sur le long terme, la
pratique doit aider à se construire, pas à se détruire et il faut parfois
savoir écouter son corps quand il arrive à un point de saturation.
Commentaires
je parcours votre blog régulièrement, y trouve souvent matière à réfléchir. J'ai pris le chemin de la Voie tardivement (commencé il y a 2 ans, à 39 ans). Votre commentaire sur la "culpabilité" m'interpelle... Dans mon cas, j'ai le sentiment coupable d'avoir du temps à rattraper. Je sais pourtant qu'il y aura bien plus de chemin à parcourir que de destination à atteindre...
respectueusement.
Michael
Je crois que d'une certaine façon on se met trop de pression et qu'on veut correspondre à des standards qui ne sont pas forcément les notres. J'ai un élève qui a commencé à pratiquer à 52 ans, et il est intéressant de voir qu'il progresse plus vite que les autres, pourtant 20 ans plus jeunes et qui avaient déjà une expérience martiale. Il observe mieux, réfléchit plus et perd finalement moins de temps
Au final nous n'avons rien ni personne à rattraper, mais il est toujours difficile de l'accepter
A bientôt
Xavier
Mais cette année, j'ai décidé d'aller doucement pour essayer de faire des gestes aussi "justes" que possible avec la pureté en ligne de mire (oui, on a le droit de rêver 😜). Je crois que c'est aussi un moyen de se préserver.
Je suppose qu'en tant que sensei, on se fixe encore d'autres contraintes.
En tout cas, bon repos et on sait combien il peut aussi être propice à progresser mais d'une autre façon.
Greg.
Oui on peut toujours se dire qu'on aurait pu commencer plus tôt, ou qu'on aurait du faire de la gym étant petit pour être plus souple :)
Mais au final ce qui compte c'est ce qu'on fait maintenant, comment notre pratique a évolué depuis les fois précédentes et comment elle continuera à évoluer
Je crois qu'à un moment on doit essayer de passer un cap, mettre un peu de côté notre ego et essayer de travailler plus doucement, en respectant nos corps et en essayant d'aller en profondeur. C'est dans mon cas très bénéfique corporellement parlant. Il reste toujours le problème des genoux en seiza (et je crains qu'il ne se règle jamais vraiment), mais on peut toujours essayer de travailler en prenant ce problème en compte, plutôt qu'essayer de faire comme les autres et se retrouver esquinté parce que malheureusement on ne nait pas tous égaux