Un compte rendu doit-il nécessairement être positif?
Suite à mon
compte rendu sur le stage d’Endo sensei, je m’attends à ce que mes critiques ne
soient pas forcément appréciées. Je me suis bien gardé de porter toute critique
sur le niveau technique présenté, bien au-delà de ce que je suis capable de
faire, mes critiques portant surtout sur l’excès de protocole, l’aspect conférencier
du stage (avec peu de pratique), les uke trop complaisants qui desservent leur enseignant
plus qu’ils ne le mettent en valeur et la durée du seiza qui est une position
que mes genoux supportent très mal.
Mais est-il
seulement permis de critiquer ? Et dans le cas contraire, qu’apporte un
compte rendu positif ? Il est de bonne guerre de ne pas le faire, voire même
souvent de faire de la lèche aux maitres reconnus (qui n’en ont pourtant pas
besoin), et au contraire d’enfoncer plus bas que terre ceux dont la pratique n’arrive
pas à ces sommets. Pourtant il peut y avoir de bonnes et de mauvaises choses
chez les deux, même si les proportions diffèrent. J’écris peu d’articles négatifs.
Le plus souvent je mets le positif en ligne et je garde le négatif (quand il
existe) pour moi. Mais est-ce bien raisonnable ?
Je comprends que
la critique soit un art délicat puisque les pratiquants contrairement à un
critique culinaire sont jugés par ces pratiquants de haut niveau. Il y a donc
un respect pur et simple de la hiérarchie et une sorte d’entente cordiale :
« je ne dis pas de mal des maitres et si un jour je deviens un maitre à
mon tour, on ne dira pas de mal de moi ». C’est d’autant plus gênant pour
des gens connus/reconnus qui sont plus exposés car plus visibles. J’ai la
chance de ne pas être connu/reconnu, je ne suis qu’un pratiquant qui travaille
dans son coin, du mieux qu’il peut. Ce blog est une sorte de carnet de bord,
qui raconte le cheminement d’un pratiquant lambda : ses obstacles, ses découvertes,
ses désillusions. Tout ne peut pas y être positif, mais tout apporte
certainement quelque chose. Le compte rendu de mon séjour en Corée était relativement
négatif, parce que je n’y ai pas trouvé ce que je cherchais, ou avec le recul
peut être pas compris ce qui m’était présenté. Mais c’est aussi ça le
cheminement : ne pas comprendre quelque chose, ne pas aimer, mais peut-être
y revenir plus tard. Ou pas. Jour après
jour le pratiquant se construit, et ce blog n’est que le témoignage d’une
construction, parmi des milliers d’autres.
Ne pas parler du négatif
me semble dangereux. D’abord parce que cela reviendrait à ne montrer qu’une
partie du chemin, et peut être pas la plus intéressante. Les remises en
question viennent souvent des échecs et des déceptions et ce sont souvent elles
qui nous font avancer. Ensuite parce que je me sens libre de mes paroles et qu’il
me semble important que mes retours soient perçus comme honnêtes même si
infiniment subjectifs. Lorsque je fais un compte rendu d’une rencontre que j’ai
particulièrement appréciée, je ne souhaite pas que le doute plane sur l’honnêteté
de ce retour. Et les retours positifs sont nombreux, que ça soit avec des gens « connus »
comme Akuzawa sensei, Maul Mornie, Fred Evrard ou des gens qui le deviendront
peut-être et qui gagnent en tout cas à être connus comme Fred, Yannick Le
Fournis, Romain Guiheneuf, Jacques Chopin, etc. pour n’en citer que quelques-uns.
Je continuerai
quand même de garder la majeure partie du négatif pour moi, car certaines
choses ne méritent pas forcement d’être racontées. Le négatif, comme le
positif, doit amener à une réflexion et à l’étape suivante. S’il n’a pas d’impact
il est sans doute préférable de passer à l’expérience suivante.
Commentaires
Sinon les goûts et les couleurs font qu'il y a autant de détracteurs que de fans, donc autant de discussions sans fin à mener. Comme tu es sur un blog et pas un forum, comme ton avis est certes critique mais respectueux et argumenté... tu fais ce que tu veux :)
Mais maintenant que j’ai ton aval, les grands de ce monde ont du souci à se faire :)