Chris Davis - Une approche systématique pour développer un corps martial

J’ai découvert Chris Davis et sa méthode MartialBody en 2017 et j'ai été immédiatement impressionné par la façon dont il a réussi à isoler et déconstruire les compétences corporelles liées aux pratiques martiales, et à les enseigner en ligne de manière systématique. Modifier l’utilisation du corps en profondeur est une route longue et austère, mais aussi remplie de mystifications et nombreux sont les experts qui se sont révélés être de piètres enseignants. 
Dans cette interview, Chris explique comment il a développé son système à la fois du point de vue des compétences corporelles et du point de vue de l'apprentissage, et ramène l’utilisation du corps au centre des arts martiaux combatifs.

Comment as-tu commencé la pratique des arts martiaux?

J'ai commencé très jeune, je devais avoir 7 ans. J'étais un enfant très indiscipliné et je pense que c'était la raison pour laquelle ma mère m’avait envoyé au club de Judo local! J'ai tout de suite eu la sensation que les arts martiaux étaient faits pour moi, c'est étrange mais je m'en souviens distinctement, malgré mon jeune âge. Le destin interviendra cependant dans cette première expérience des arts martiaux avec une blessure au dos lors d'une petite compétition, peut-être 1 ou 2 ans après mes débuts. Cette blessure a été guérie assez rapidement et j’ai commencé à m'entraîner avec un ami qui vivait à proximité. On regardait des films d'arts martiaux, on découvrait les mouvements et on les utilisait pour se battre… Je veux dire vraiment se battre, le nez ensanglanté, des cocards, les poignets foulés étaient courants. L'un de nous courrait toujours à la maison en pleurant avec une blessure ou une autre, mais nous revenions le lendemain pour nous battre à nouveau. Je le mentionne parce que je pense que c'est un développement précoce essentiel dans mon approche de l'apprentissage. Cette méthode, qui consiste à enquêter sur les choses puis à essayer de déconstruire comment elles fonctionnent pour les rendre efficaces, influencerait le reste de ma vie. Qui aurait cru qu’un concept aussi intéressant pourrait venir de films de Nina ou Opération Dragon !

Dans mon adolescence, j'ai pratiqué le karaté Wado Ryu, le Ninpo, le Muay Thai et la boxe. Je n’ai cependant accroché à aucune de ces méthodes de la même manière qu’avec le Judo. Alors, voulant retourner vers les arts de lutte, je me suis finalement présenté à la porte d'une école de Jujutsu. Ca allait être pour moi un autre tournant. C’était une école du célèbre style Daito Ryu. J'ai étudié ce style, ainsi que Ono Ha Itto Ryu Kenjutsu, Enshin Ryu Iaido et Kukishin Ryu Bojutsu pendant de nombreuses années, en m'entraînant tous les jours de la semaine en cours puis pendant des heures à la maison.

Lors d'une visite du Japon de mon professeur, nous avons découvert le célèbre travail d'Aiki-no-jutsu et les méthodes de formation en solo associées. Je me suis vite rendu compte que c’était ces exercices qui rendaient la compétence de Sensei unique. Cela m'a fait réaliser l'importance du travail corporel et mon intérêt ce sujet était né.

À partir de là, j’ai fait des recherches sur les méthodes corporelles de divers arts martiaux et d’autres pratiques, pour finalement trouver mon prochain professeur avec qui je me suis plongé profondément dans l'étude des arts internes chinois, principalement le Xing Yi Quan et le Taiji Quan, mais aussi le Ziranmen. et le Ba Gua.

La formation de ces styles était très différente de celle de Daito Ryu. L’accent était entièrement mis sur le développement de « l’habileté corporelle » et les techniques qui découlaient de quelques concepts corporels simples étaient vastes et variées. Il n'y avait pas de catalogue d’applications, pas de formalité non plus - simplement un travail d’investigation personnel sur notre propre corps et notre esprit. Cela a renforcé l'idée que la méthode corporelle était une partie extrêmement importante du puzzle des arts martiaux.

Au fur et à mesure que ma compréhension commençait à grandir, je voyageais pour m'entraîner et visiter un certain nombre d'artistes martiaux hautement qualifiés, d'un large éventail de styles, de traditions chinoises et japonaises, d'arts martiaux russes, de Jiu Jitsu brésilien, de styles indonésiens et d'Asie du Sud-Est et de sports de combat modernes. C'est sur cette base que j’ai commencé à formuler mes expériences et mes recherches en un système cohérent de développement de méthodes corporelles.


Au fil des années, tu as rencontré des adeptes de haut niveau issus de différents arts martiaux. Qu'est-ce qui les distinguait des autres pratiquants?

C’est une bonne question. Je pense que ce qui m'a frappé, c'est que tous s'étaient engagés de manière presque obsessionnelle à enquêter sur leur propre corps et à développer leurs compétences. Il ne fait aucun doute que les meilleurs que j’ai rencontrés ont, d’une manière ou d’une autre, dévié de l’orthodoxie et forgé leur propre approche des problèmes et des puzzles inhérents à leur style, et ont cadré leur travail pour conserver le « goût » de leur pratique d’origine. Les objectifs des diverses pratiques sont restés, mais leur profondeur a été découverte grâce à l'innovation et à la responsabilité personnelle / l'exploration.

Pour certains, cela signifiait en fin de compte qu'ils n'étaient pas de bons enseignants. Ils avaient des compétences remarquables et des capacités hors du commun, ce qui attirait invariablement les gens vers eux pour apprendre. Mais souvent, ils avaient oublié ce qui les avait amenés à ce niveau et ne pouvaient enseigner qu'à travers le prisme de leurs capacités actuelles. C'était un autre apprentissage essentiel pour moi, j’ai compris que les capacités d’un enseignant sont hors de propos quand il s’agit de notre propre développement. L'enseignant doit être un exemple de l'endroit où le système peut emmener quelqu'un, mais il doit également être capable d'enseigner. D'un point de vue technique et en revenant à leurs propres compétences personnelles, ce qui les démarquait, c'est qu'ils semblaient tous « plus grands » que leur stature ne le suggérait. Ce que je veux dire par là, c'est qu'ils semblaient avoir plus de l'attribut sur lequel leur art martial s’était concentré. Ils pouvaient montrer le cœur même de leur art martial à travers des méthodes corporelles extrêmement raffinées. Un expert pouvait sembler avoir plus de force que sa taille ne le suggérait, un autre pourrait avoir un niveau d’agilité extraordinaire, un autre encore une sensibilité particulière. Dans tous les cas, ils avaient « plus » de ce qu’était le « truc » de leur pratique. C’est en classifiant et étudiant le développement de ces différents attributs corporels, dans leur essence même, que ma recherche a fini par donner naissance au concept MartialBody et à ma méthode de formation.

Ils pouvaient montrer le cœur même de leur art martial à travers des méthodes corporelles extrêmement raffinées. Un expert pouvait sembler avoir plus de force que sa taille ne le suggérait, un autre pourrait avoir un niveau d’agilité extraordinaire, un autre encore une sensibilité particulière.


Quelles méthodes de formation as-tu découvert et quelles était leur importance pour leurs arts martiaux respectifs?


J’ai probablement vu ou aperçu des centaines, voire des milliers de systèmes, issus de méthodes d’entrainement très différentes. Tous étaient des systèmes raffinés d'entraînement du corps pour le préparer aux rigueurs de leur style martial spécifique. Il serait difficile de sortir une seule technique du lot car ce n'est pas vraiment ma méthode d'évaluation. Je préfère avoir une vue descendante des méthodes individuelles et les évaluer par but et objectif plutôt que d’entrer dans le détail technique. Mais, en revanche, je peux dire que les meilleurs systèmes étaient tous une une combinaison d'entraînement mental, corporel, et de respiration. Les combattants sportifs modernes ont également une combinaison de ces facteurs intégrée dans leur programme d'entraînement.

En quoi ces méthodes diffèrent-elles de l'entraînement physique conventionnel?

Tout d’abord, je pense que nous devons évaluer les approches en fonction de leurs objectifs.

L'objectif d'un combattant de MMA visant dans le cadre d’un championnat sera différent de celui des Aikidoka souhaitant ajouter une puissance interne à leur méthode. Cette différence peut sembler insignifiante au premier abord, mais elle est vitale lorsqu'on examine la valeur ou la validité d'un protocole d'entraînement spécifique.

Une fois cela dit, je pense que toutes les méthodes ont leurs avantages: la musculation conventionnelle et l'entraînement cardiovasculaire ont typiquement leur place. Mais, il existe d'autres moyens d'entraînement qui visent à produire des effets différents (pas meilleurs) pour notre corps et qui ne peuvent pas être atteints par ces moyens. La formation par attribut corporel, comme celle trouvée dans MartialBody ou d'autres méthodes similaires, produira un ensemble d’effets qui sont difficiles à entrainer par des moyens conventionnels. J'ai le plaisir d'enseigner à quelques diplômés en sciences du sport et je leur ai posé la question : « Comment concevriez-vous un protocole d'entraînement pour que quelqu'un paraisse plus lourd à son adversaire ? » … Il en résulte invariablement des visages sans expression.

C'est dans le développement de ces attributs « difficiles à entraîner » mais extrêmement précieux que les arts internes et les méthodes qui y sont partiellement liées comme MartialBody montrent leur mérite.

HeavyBody: paraitre plus lourd à son adversaire

MartialBody est construit autour de six attributs corporels, basés sur des modèles que vous avez remarqués chez tous ces experts. Quels sont-ils et y a-t-il un ordre spécifique pour les développer?

Le système MartialBody est défini comme un système d'entraînement complémentaire pour développer une série d'attributs utiles, qui peuvent améliorer et augmenter la capacité des artistes martiaux à utiliser leur art martial. Ce n'est pas un art martial en soi et ne doit pas être considéré comme tel.

Ce système est construit sur une progression délibérée pour développer les 6 attributs qui sont ensuite répétés. Les 6 attributs sont formés dans l'ordre suivant:

1) Lourdeur (HeavyBody)
2) Stabilité (StableBody)
3) Connexion (ConnectedBody)
4) Agilité (ElasticBody)
5) Complexité (SpiralBody)
6) Fluidité (FluidBody)


L'ordre est établi de façon logique.

Tout d'abord, nous commençons par HeavyBody. Si vous pensez essayer de soulever une personne inconsciente, elle sera souvent beaucoup plus difficile à soulever qu'une personne consciente - quelque chose que j'ai pu tester à plusieurs reprises en tant que portier de boîte de nuit. La raison pour laquelle ils paraissent si lourds est due à la profondeur de leur relâchement. HeavyBody, et l’apparition de la « lourdeur » comme attribut dépend de cette libération des tensions. L'entrainement permet de contrôler ce relâchement afin de l'utiliser. Il permet également de débarrasser notre corps des tensions indésirables ou inconscientes. Cela vient en premier car c'est généralement la tension qui crée des problèmes d'alignements posturaux et des défauts. Ce serait une erreur de notre part de commencer à construire les tissus sur la base d'une psoture déficiente.

Vient ensuite StableBody. Ici, nous concentrons notre temps sur l'harmonisation des articulations du corps et l'alignement de la structure. Ce processus n'est pas facile à gérer si nous sommes encore tendus, et par conséquent il vient après HeavyBody. Ici, nous entraînons notre capacité à aligner nos os, nos articulations et notre posture, et nous nous entraînons à augmenter notre « proprioception » et à cartographier notre corps dans notre conscience. Il s'agit d'un processus laborieux car nous évaluons et corrigeons constamment nos désalignements dans les moindres détails.

Une fois que les tissus sont relâchés et la structure bien développée, nous pouvons construire dessus, et c'est le domaine de ConnectedBody. Dans cette section, nous étirons et tirons sur des chaînes de tissus afin de les relier neurologiquement et physiquement. Ce processus est le début de la phase de « construction » de MartialBody  et à partir de là un type de puissance connectée du corps entier émerge. Dans les étapes ultérieures, nous trouvons un « étirement interne » à l'intérieur de notre corps dans n'importe quelle position qui produit une plénitude ou une unité.

Ensuite, nous commençons à développer une « élasticité » dans ces mêmes tissus - c'est l'ElasticBody. Cette élasticité est du domaine de l'agilité et nous donnera une forte capacité à bouger avec rapidité. C'est l'exact opposé de HeavyBody en ce qu'il est une expression de la direction du bas vers le haut. Ce processus est similaire au fameux « Ching Gong » ou compétence de légèreté des arts internes chinois traditionnels. Nous ne pouvons pas développer cela si nous n'avons pas appris à ressentir et à connecter les lignes appropriées de ConnectedBody, car nous travaillons sur les mêmes lignes.

Maintenant que nous avons une structure souple, stable, connectée et élastique, nous pouvons commencer à la déplacer avec complexité. SpiralBody est le début de la phase de « mouvement » de la formation MartialBody et ici nous entraînons le corps à bouger avec complexité. Le processus nous emmène d'un mouvement de point à point, à une rotation linéaire, à un cercle et enfin à un mouvement en spirale. Le but ici est d'entraîner une torsion profonde dans le corps afin qu'il l'exprime toujours, même dans un mouvement en apparence linéaire. Cette complexité engagera plus de tissus, créera des vecteurs de force inhabituels et sera généralement plus difficile à percevoir ou à gérer pour un adversaire.

Enfin nous arrivons à la libération de l'esprit pour qu'il puisse agir conformément aux exigences de la situation. Cela ne peut se produire que lorsque le corps est réellement capable de mettre en œuvre la volonté de l'esprit et vient donc en dernier. C'est là que les états de fluidité et d'écoulement deviennent présents et c'est ce qu'on appelle dans le système MartialBody le FluidBody. Je définirais cela comme l'entraînement le plus difficile du système MartialBody parce qu'il s'agit essentiellement d'un processus de re-câblage de nos inclinations naturelles liées au mouvement, à l'action et à la réaction.

Comme vous pouvez le voir, chaque partie du processus s'appuie sur la précédemte. C’est une progression claire et, bien que chacun des « organes » puisse être extraordinairement efficace par lui-même, ils sont également les éléments d’une approche complète.

Une fois avoir parcouru le processus, il faut revenir au début - en se concentrant à nouveau sur le corps lourd - en abordant les tensions indésirables plus profondes, puis en se répétant un nouveau cycle. Chaque parcours peut prendre un an, mais à chaque cycle… la profondeur de l'attribut augmente.


Tu as d’abord partagé tes recherches et ton expertise sur ton blog (internalpowertraining.com qui redirige maintenant vers The Tai Chi Academy), quelle était ton ambition en créant martialbody.com?

Internal Power Training était une tentative pour présenter mes idées tout en conservant une certaine notion de traditionnalisme. Mais en fait, cela s'est avéré être un obstacle plus qu'une aide. Pour beaucoup de gens, la « force interne » correspond à quelque chose que je ne fais pas. Ils l'associent aux charlatans des arts internes, projetant leur chi sur des étudiants dociles. Ce n’est pas ce que je fais, et ce n’est pas ce que font les experts que j’ai rencontrés, ceux qui avaient vraiment ce que je considère comme étant du ressort de la « force interne ».

Ne plus utiliser le vocabulaire « interne » était délibéré. Premièrement, pour me distancer de cette notion des « arts internes » décrite ci-dessus. Deuxièmement, cela devait être plus adapté au public auquel j’enseignais. La plupart de mes élèves ne pratiquent pas d’arts internes et la notion d’« interne » n’a pas de signification pour eux. Enfin, il y a beaucoup de choses dans le système MartialBody que je ne définirais pas comme un entraînement interne traditionnel, comme le travail sur l’action-réaction, d’agilité ou encore certains exercices avec partenaire.

Avoir un cadre plus générique, comme celui de MartialBody, me permet d’explorer la meilleure façon de produire les attributs visés, mais permet également aux pratiquants de faire de même. Le système n'est pas gravé dans le marbre, c'est un cadre pour développer des attributs plutôt qu'un système concret. Il y a des outils et méthodes de base que tout le monde devrait bien sûr connaître, mais nous sommes tous libres d'essayer de développer les 6 attributs par tous les moyens. Il se pourrait qu'un pratiquant ait une technique dans son style parfaitement adaptée au développement de la lourdeur, avec un changement d'orientation vers cet objectif. En tant que tel, ce serait toujours la formation « MartialBody » dans son essence.

La Tai Chi Academy est un système distinct que j'ai mis en place suite aux demandes répétées d’anciens élèves (rires). C'est mon approche du Tai Chi, que j'ai beaucoup étudié et qui, bien sûr, est fortement parfumé par le système MartialBody.

Dans le passé, tu définissais ton système comme un entraînement à la force interne plutôt que comme un art martial interne, quelle est la différence?

En fait, je ne définis plus du tout mon système de cette façon. Vous me verrez désormais rarement parler d ’« entraînement à la force interne ». Mais quand je le faisais, c'était simplement parce que ce n'était pas un art martial. C'est également vrai pour MartialBody.

De la même manière que de nombreux artistes martiaux utiliseront des haltères en pierre avec une poignée, des sacs de sable ou des Kettlebells pour renforcer leur corps pour les arts martiaux, un artiste martial peut « utiliser » le système MartialBody. C'est un complément pour leurs processus de développement corporel et peut s'intégrer dans n'importe quel environnement martial. Je crois vraiment que c'est le grand avantage de ce type de travail, son applicabilité en tant que système de développement adapté à tous, plutôt que l'apanage des arts martiaux internes traditionnels.

Comment as-tu organisé la formation sur MartialBody.com?

L'enseignement en ligne est progressif et délibérément axé sur les techniques et les détails qui peuvent être enseignés avec précision dans ce format. Au départ, nous avons les cours « Fondamentaux » qui couvrent les exercices de base qui fourniront au pratiquant un cadre d'entraînement de base pour commencer à ressentir le développement des 6 corps. Ensuite, nous avons des cours dits de « boîte à outils » qui ajoutent des idées « communes » spécifiques à la formation de base des 6 attributs. Des choses comme la construction du Dan Tien ou l'utilisation d'outils et d'objets.

Je travaille actuellement sur le deuxième niveau, dans lequel nous nous appuyons sur les cours de base en cherchant à développer des compétences plus avancées. Ce seront les derniers cours en ligne, car ils seront déjà suffisants pour une vie d'étude. Il semble qu'une grande variété d'artistes martiaux de tous les arts possibles et imaginables ont réussi à utiliser ces formations et à en ressentir les bénéfices dans leur entraînement et leurs compétitions.

Travail sur le Dan Tien ou « centre »

On dit souvent que les arts internes nécessitent de toucher et sentir. Comment surmonter ce défi lorsque vous enseignez en ligne?

En effet, les arts martiaux internes doivent être ressentis pour avoir le plus de contexte. Sans surprise, ceux avec qui je m'entraîne sont ceux qui ont le moins besoin d’être convaincus de la validité de la méthode. Mais, cela étant dit, il existe des méthodes et des techniques absolument claires que l'on peut pratiquer seul, en ayant les bons détails. C’est d’autant plus vrai quand on parle de formation complémentaire et non de l'apprentissage à distance des arts martiaux.

Les exercices des cours de base et de niveau 2 sont spécialement conçus pour produire de manière fiable les effets souhaités. Si vous les pratiquez… les pratiquez vraiment… vous obtiendrez les résultats. C’est presque plus difficile de ne pas obtenir de résultats! Cela a été confirmé à maintes reprises avec des personnes de tous horizons. Franchement, le plus dur, ce ne sont pas les techniques, c'est amener les gens à vraiment les pratiquer. Consacrer son temps à une méthode pendant des mois ou des années n’est pas évident, mais si les gens font le travail, les résultats viennent.

La partie la plus difficile est le travail avec partenaire, simplement parce que vous avez besoin du bon partenaire. L'ego est quelque chose qui peut surgir rapidement lorsque deux artistes martiaux se tiennent face à face, donc garder en tête les objectifs de la pratique peut être un défi. Cela dit, encore une fois, ces exercices ont été sélectionnés spécifiquement pour leur capacité à montrer ou à développer les attributs, et bon nombre des « jeux » plus complexes que j'enseigne en personne sont absents du matériel en ligne pour cette raison.

L'ego est quelque chose qui peut surgir rapidement lorsque deux artistes martiaux se tiennent face à face, donc garder en tête les objectifs de la pratique peut être un défi.
Développer des compétences internes peut être un processus austère et frustrant, quelles sont les meilleures stratégies d’apprentissage que tu as identifiées?

Je pense que la première chose à faire est d’évaluer clairement ce qui vous manque. Dans les cours personnels que je dispense, nous faisons une évaluation claire des 6 attributs et de leur combinaison. Si quelqu'un a un niveau général dans les 6 attributs, il les parcourt dans l'ordre.

Mais certaines personnes peuvent déjà être extrêmement détendues, elles peuvent même être « molles » et, dans ce cas, je ne commence pas par une formation HeavyBody, mais plutôt par un régime ConnectedBody strict et prolongé. De même, certaines personnes peuvent être raides et fortes, pour elles un programme d'entraînement HeavyBody prolongé peut être nécessaire. Bien qu’il existe un cadre standard, nous devons le contextualiser et l’actualiser pour nos besoins spécifiques.

Avec une compréhension claire de ce qui nous manque, nous pouvons construire un processus d'entraînement vers ce dont nous avons besoin, tout comme l'identification de ce qui manque à notre alimentation nous aidera à guérir certaines maladies.

Cela dit, un aspect de la formation MartialBody qui ne peut être ignoré est, encore une fois, que vous devez pratiquer. les exercices régulièrement. Je rencontre beaucoup de gens qui sont obsédés par l'information: ils regarderont un cours, absorberont certaines des idées intellectuellement et les laisseront là! Les personnes qui se démarquent sont invariablement celles qui font le travail. C’est la chose la plus simple au monde, c’est le conseil le plus élémentaire, mais c’est vraiment le « grand secret ».

J'ai rencontré un jour un maître Ba Gua de Taiwan et il le résumait parfaitement. « Je peux vous donner toutes les informations que j'ai librement, mais vous ne les comprendrez jamais là où elles comptent… dans votre corps…. sauf si vous vous entraînez réellement. »


Quelles sont les erreurs courantes à éviter lors de l'entraînement d'un corps martial?

Je pense que la plus grande erreur est d’être rigide mentalement. C'est vraiment une erreur. Nous restons coincés dans nos croyances personnelles sur la façon dont quelque chose devrait fonctionner et perdons de vue comment cela pourrait fonctionner. Nous regardons les choses à travers les filtres de notre perception disponible, et cela peut entraîner une rigidité dans notre approche.

Au lieu de cela, nous devrions nous donner la liberté mentale de découvrir la réalité des méthodes « à l’intérieur de nous-mêmes. » Après tout, qu’il s’agisse de MartialBody ou de n’importe quelle formation, elle ne devient vivante que si elle est utilisée.

Comme le disait Musashi, « Tout est à l'intérieur, ne cherchez rien en dehors de vous-même. »


Pour découvrir le travail de Chris Davis, rendez-vous sur martialbody.com ou son blog

Commentaires

Olivier LE GAL a dit…
Très intéressant, merci Xavier et merci Chris.
Xavier a dit…
Avec grand plaisir Olivier!
Leopolrom a dit…
Vraiment passionnant. Beaucoup de liens avec d'autres pratiques contemporaines, comme celles de Tokitsu, ou de DKYoo je trouve. Merci !

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