Silat Suffian Bela Diri - Maul Mornie - Septembre 2009

Ce week end à HK avait lieu un stage de Silat Suffian avec Maul Mornie, son chef de file et de toute façon le seul instructeur à l’heure actuelle. Maul est originaire du Brunei et a appris le Silat familial avec son père et son grand père. Le style est principalement axe sur le travail des armes, et notamment des armes tranchantes. Le programme de ces 12 heures portait sur les armes flexibles (sarong, tshirt, ceinture) contre arme blanche ou mains nues.

Je ne vais pas décrire les techniques, ce qui n’aurait pas un grand intérêt mais plus ce que j’ai compris du stage. Tout d’abord nous avons effectue des drills, mains nues contre couteau puis couteau contre couteau (le même drill qui servira de base tout le week end) avec pour consigne : parlez, faites connaissance ! Surprenant quand on vient des arts japonais. La raison est simple : éviter l’effet tunnel, le couteau n’est qu’un outil de travail il n’est pas utile de se focaliser dessus. On fera ensuite de nombreuses variantes a partir de ce thème, comme courir de l’autre cote de la salle pour changer de partenaire sans heurter ou planter quelqu’un. Très intéressant pour se repérer dans l’espace.

On est ensuite passe a des explications sur le port du sarong puis a son utilisation pour désarmer. Au cours du week end on travaillera donc des désarmements, des entrées d’étranglements, des amenées au sol et à chaque fois les applications à mains nues. Pas toujours simple à faire mais impressionnant à regarder.

J’avais bien aime les vidéos de Maul, je ne suis pas déçu de l’avoir vu en vrai. Techniquement, il n’y a rien à redire, il est rapide, puissant et bouge de façon extrêmement naturelle. Pédagogiquement, excellent, progressif avec des exercices qui sortent de l’ordinaire. Humainement, c’est une personne très accessible, loin de l’image du Maitre. A noter qu’en plus de ca, il est physiquement impressionnant, ce qui ajoute a sa technique fait qu’on a l’impression d’être une poupée de chiffons entre ses mains… J’ai également aime le réalisme des techniques et la conscience que face a un couteau nos chances restent infimes (et que finalement prendre sa ceinture comme arme a défaut d’être une solution miracle peut augmenter légèrement les chances de survie).

J’ai vraiment apprécié l’approche également, loin du sport sans pour autant renier celui-ci. Il s’agit de survie et pas de sport, donc pas de recherche de soumission : on n’étrangle pas, on défonce la trachée ou on enfonce le couteau ; contre un boxeur, on n’essaie pas de jouer son jeu, sinon ca sert pas a grand-chose de s’être entraine. Des choses qui paraissent évidentes mais qui ne le sont pas toujours.

C’était donc un stage d’une très grande qualité, avec peu de monde mais un groupe motivé et agréable. A refaire des que l’occasion se représentera.

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